Lovely Ugly

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Chapitre 11 : Breathe me

Ne me frappez paaaaaas T_T C'est un petit chapitre mais je vous jure que les prochains seront mieux !!! Le 17 est même long !! Si si, je vous jure ! Comme quoi les miracles existent !! ;p

Bonne lecture !!

 

 

Chapitre 11 : Breathe me


 

??

 

Je n'arrive pas à respirer. L'air semble trop lourd, trop épais, il ne passe pas dans mon nez, ma bouche. Je suffoque. J'ai besoin d'air. Vite. Et pourtant je le vois, autour de moi, qui ondule tel un serpent, s'insérant dans des lieux improbable et transportant cette molécule indispensable, l'oxygène. Je le vois et il me nargue. Je fais ce que je veux, dit-il. Tu dépends entièrement de moi, c'est moi qui commande. Je pleure, je supplie, mais il n'en a que faire. Ça fait mal, terriblement mal. Bientôt, je n'ai même plus la force de sangloter. Ce n'est qu'à ce moment là qu'il se décide. Brusquement, il s'insère en moi, pénétrant partout où il peut, se développant lentement dans mon corps, prenant possession de chaque organe, chaque muscle, chaque nerf de ma pauvre carcasse. Comme une droguée, je prends plusieurs inspirations avant de me calmer. Ça me brûle. Ma gorge donne l'impression d'avoir été frottée avec du papier de verre. Ça me brûle. Mon corps entier me brûle. Cette chose que chacun croit bienfaisant n'est en fait qu'un poison. J'inspire, le poison entre en moi, se propage partout. J'expire, il ressort mais c'est déjà trop tard. Il a profondément marqué son territoire. Tu es à moi. Et le pire dans tout ça, c'est que je suis la seule à blâmer. C'est moi qui l'ait autorisé à entrer. Je ne suis qu'une hypocrite. Je rejette la faute sur lui, mais c'est la mienne. Ma faute si le poison est là, dans mon corps. Je n'ai qu'à ne pas exister. Alors je l'empêche d'entrer. Je m'empêche d'exister. Il essaie de me marquer, je le sens autour de moi, mais je ne veux pas.

J'ai chaud. L'air n'est pas content, je lui interdis le passage. Alors il me souffle son vent du Sud au visage. Je transpire. J'ai chaud. Des larmes brûlantes roulent sur mes joues. Je ne suis qu'une petite chose nécessiteuse. Je n'aime pas la chaleur. Je la déteste. Parce que quand elle s'en va, on se rend compte d'à quel point il fait froid.

 

 

Kay

 

J'entendis Elexa crier pendant la nuit. D'un bond, je me levai et me précipitai vers sa chambre. Je n'hésitai qu'une fois devant. Qu'est-ce que je faisais là ? Avec le système de sécurité de la plus haute performance, personne ne pouvait entrer dans la maison. Autrement dit, elle devait certainement faire un cauchemar. Et dans ce cas-là, qu'est-ce que je pouvais bien faire ? La prendre dans mes bras et la bercer pour le reste de la nuit ? Quoique, ça pourrait peut-être m'aider dans mon job...

Peut-être...

Je restai quelques minutes devant sa porte et, ayant entendu son souffle redevenu calme, je retournai me coucher. Je ne fermai pas l’œil de la nuit.

 


***

 

  • Tu t'es mis dans une sacrée merde, mon gars !

Jude, le mec le plus baraqué de toute la région, buvait une Heineken confortablement installé sur son tabouret. J'avais d'abord hésité à l'inviter chez Elexa, puis m'étais conforté dans l'idée quand je sus qu'elle avait cours toute la journée. De toute façon, je devais voir Jude pour lui expliquer la situation. Sa réponse n'avait d'ailleurs pas tardé.

  • J'confirme, soufflai-je en buvant à mon tour une gorgée de bière.

  • Mais pourquoi t'as accepté Kay...

Ce n'était certainement pas une question mais je ne pus m'empêcher d'y répondre.

  • Sincèrement Jude, je ne me vois pas faire mannequin jusqu'à la fin de ma vie. Je n'en ai même pas envie. Et puis si tu voyais le salaire qu'on m'a proposé ! Il n'y a jamais eu autant de zéro sur mes fiches de payes. Je te jure qu'avec ça je peux financer mes études jusqu'à leur fin, même les tiennes si tu veux !

Jude grimaça, pas tout à fait convaincu. Je l'avais rencontré à la fac. On était tous les deux un peu paumé, lui car c'était la première fois qu'il mettait les pieds dans une école, moi parce que j'arrivais tout juste à Paris. On avait un peu sympathisé mais rien de plus. Non, nous devînmes véritablement amis quand nous fûmes tous deux obligés d'arrêter la fac, faute d'argent. On avait alors passé tout notre temps ensemble, plus ivre que sobre. L'alcool avait délié les langues et chacun en avait un peu trop dit. Ce fut ainsi que je sus pour son passé.

  • Reste à savoir si tu arriveras à l'empocher, ce pactole.

  • Physiquement, il n'y aura pas de problème. Il faut juste que je refasse sa garde-robe. Et le contenu de sa salle de bain.

  • J'ai peur quand tu dis ça comme ça, soupira Jude.

  • Après, il va falloir que je m’attelle à son caractère. Cette fille est une vraie tête de mule. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi bornée ! Sans compter cette sale habitude de tout prendre de haut. Elle répète à tout bout de champs ''C'est une blague ?''. Elle ne supporte pas qu'on la drague et s'énerve pour un rien !

  • Tu t'es mis dans une sacré merde mon gars, répéta mon ami.

Je relevai les yeux vers lui et marquai un temps. Est-ce qu'il avait raison ? Devais-je abandonner tout de suite et chercher un autre job ? Ma fierté me disait non, ma raison le contraire.

J'étais réputé pour être un homme assez fier.

  • Je sais, Jude, je sais.



04/05/2014
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