Lovely Ugly

I'm heeeeere !!!! Je vous apporte le chapitre 3, celui dans lequel l'aventure commence vraiment ! Je suis carrément anxieuse parce qu'il donne vraiment le ton de l'histoire. J'espère du fond du cœur qu'il vous plaira !

Bonne lecture !!! [Oui, je pars vite, j'ai vraiment trop peur !!!!]

Chapitre 3 : Cosmic Love

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Pourquoi ?

Pourquoi es-tu partie ?

Pourquoi m'as-tu laissée avec papa ? Lui qui m'a abandonnée...

Maman, pourquoi ?

Elexa

On était mardi. J'avais promis à Lina que j'irais en cours aujourd'hui, mais je n'avais pas eu le courage ce matin. Hier aurait dû être mon premier jour au lycée. Du moins, le premier jour de mon retour. Peut-être qu'il serait parti... Après tout, en deux ans il avait eu le temps de changer de lycée.

Depuis quand tu te voiles la face comme ça ?

Je savais très bien qu'il y serait encore. Il avait tous ses "potes" là-bas, ainsi que sa copine. Si c'était toujours la même.

Tu n'étais pas censée être passée à autre chose ?

Je soufflai. Même si je n'étais plus aussi triste qu'au début -en ce qui le concernait- la douleur de la trahison était toujours aussi forte. C'était comme une piqûre qui voulait sans cesse me rappeler qu'on s'était servi de moi. Jamais bien agréable. Malgré tout, je m'étais fait une raison et son absence n'était plus insurmontable. Restait les questions, toujours plus nombreuses, se résumant à des ''Pourquoi ?''. Je n'aurais probablement pas de réponses pour la majorité. Quand aux autres, je n'étais pas certaine de vraiment vouloir connaître la vérité.

***

On frappa à ma porte. Je sursautai et rabattis la couverture sur mon visage. Je me préparai mentalement à recevoir en pleine tête la lumière vive du plafonnier.

• Il est quinze heure trente, tu devrais être en cours.

C'était moi ou elle s'y attendait ?

Après une journée de travail, Lina aurait dû être éreintée, n'en plus pouvoir et aller se coucher. Mais non. Son énergie était telle que j'eus l'impression qu'elle irradiait dans toute la pièce. Je m'enfonçai encore davantage sous mes draps.

• Elexa, ce n'est plus possible ! Il va falloir se bouger !

Je l'entendis soupirer devant mon mutisme. Elle s'assit à côté de moi et me caressa les cheveux tendrement.

• Je sais que c'est dur ma puce, mais si tu ne tiens pas ton engagement...

• J'irais demain, la coupai-je. Tu as trouvé un mannequin ?

Changer de sujet, éviter la discussion. Lina était tenace mais naïve parfois...

• On hésite un peu. Adrien était vraiment l'icône de la marque et on risque gros en changeant d'égérie...

Je la laissai parler, acquiesçant de temps en temps pour qu'elle se sente écoutée. Son flot incessant de parole était impressionnant et ne s'était pas tari depuis que j'étais revenue. J'avais dû perdre l'habitude en deux ans.

• Tu sais ma belle, ça me ferait vraiment plaisir que tu sortes.

Continuant ma mascarade, je hochai la tête avant de réellement comprendre. Si elle n'avait pas été si sérieuse, j'aurais ri.

• C'est une blague ?

Elle se mordit la lèvre inférieur, geste assez inhabituel chez elle.

• Écoute, je te propose un marché. Tu n'es pas obligée d'aller en cours demain mais tu dois sortir faire un tour.

• Tu plaisantes ? répétai-je.

• Non Elexa, souffla-t-elle. Je ne fais pas de l'humour, je veux juste que tu prennes l'air.

La proposition était tentante. Repousser l'inévitable contre une sortie. Mais pour aller où ? Je me voyais mal aller seule au cinéma...

• Tu pourrais faire un tour au parc, lâcha-t-elle l'air de rien.

Je compris alors qu'elle avait prévu son coup. Il y a quelques années, j'adorais le petit parc pas loin de la maison. Personne ne s'y rendait jamais, j'avais tout l'espace pour moi seule. J'en profitais pour répéter une chorégraphie ou en créer une nouvelle. En me rendant là-bas, Lina espérait sûrement que je renoue avec la danse.

• Ok...

Elle poussa un petit cri de victoire et sa bonne humeur revint instantanément. Oui, j'avais cédé. Facilement qui plus est. Mais au fond, qu'est-ce que je risquais ?

***

L'air frais de novembre me brûlait les joues. Mon lecteur MP3 diffusait une musique douce qui collait bien avec la tranquillité du lieu. Comme je m'y attendais, le parc était vide, seul quelques oiseaux venaient pépier, invisibles aux yeux de tous. Le jardin offrait une vue imprenable sur le Sacré Cœur mais je ne m'y attardai pas. Je traversai un couloir de saules pleureurs et me dirigeai vers des bancs à l'abri des regards. Je me posai et augmentai le son de mon iPod, bien que j'avais déjà de quoi être sourde. Je fermai les yeux et me laissai bercer. Combien de temps devais-je rester ? Après tout, Lina m'avait seulement demandé de quitter ma chambre, ce que j'avais fait. Je n'avais pas besoin d'attendre plus que nécessaire. Je me fixai comme objectif deux chansons entières. Celles-ci achevées, je partirais.

Après seulement quelques secondes, je sentis une présence à côté de moi. Quelqu'un d'autre s'était assis sur le banc.

N'ouvre pas les yeux, il va partir...

Pourtant, les minutes défilèrent et cette personne n'avait toujours pas bougé. Les deux chansons étaient finies depuis bien longtemps mais je refusais de partir la première. Dès lors que l'individu s'était installé, une sorte de challenge s'était imposé, à qui tiendrait le plus longtemps.

Je n'avais jamais été très forte à ce genre de jeu et l'envie, le besoin de rentrer était de plus en plus fort. Mais si je connaissais la personne et qu'elle souhaitait discuter ? Non, elle m'aurait déjà interpellée... N'y tenant plus, j'ouvris les yeux.

Un garçon me fixait, ne détournant même pas le regard quand je le remarquai. Il était sûr de lui, cela se voyait. Certes, il avait de quoi avec ce visage d'ange rebelle, de ceux qui font craquer les filles. Je sus que je ne l'aimais pas dès la première seconde. J'allais me lever quand il prit mon écouteur.

• C'est quoi ton nom ?

J'étais interdite, incapable d'émettre le moindre son. Non, je ne me laisserais pas prendre par ton sourire charmeur.

• Pourquoi, t'as perdu le tien ? rétorquai-je ironiquement.

Je le vis serrer les dents avant de reprendre contenance. Monsieur n'aimait pas qu'on le remette à sa place ?

• Non. Si tu veux le connaître, c'est Kay.

• Je voulais pas le connaître. Ce que je veux, c'est mon écouteur.

• Et bien il va falloir y mettre les formes.

• Pour qui te prends-tu ? m'énervai-je.

• Pour un gars qui va te faire craquer...

Ouh, ça n'allait pas le faire. Il n'avait pas dû se rendre compte que je n'étais pas le genre de fille à draguer.

• Peux-tu me rendre immédiatement mon écouteur, s'il te plaît.

• Un peu mieux que ça, sourit-il.

• Rends-le moi, sifflai-je entre mes dents.

• Hum... Il fit mine de réfléchir en se tapotant les lèvres. Tu sais quoi ? Je te le rends à une condition. Embrasse-moi.