Lovely Ugly

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Chapitre 9 : Monster

Chapitre 9

 

 

Kay

 

La journée d'hier avait été longue. Très longue. Après mon entrevue avec ma chère amie, je ne l'avais plus croisé et avais eu tout le temps de me rendre compte que la peinture n'était pas pour moi. Madame Dularo n'aurait pas pu trouvé quelque chose de plus simple ?

Vers dix-huit heures, j'avais décidé d'arrêter de me ridiculiser et étais parti à la recherche de ma chambre. Je montais au premier, prenais le couloir de gauche et, conformément aux instructions que j'avais reçu, ouvrais la troisième porte sur ma droite. Une pièce qui devait faire deux fois la taille de mon appartement s'était présentée devant moi. Un immense lit était positionné en son centre, ainsi qu'une commode, une cheminée, un bar, un mini-frigo, une autre commode, un bureau, une bibliothèque, une télé... Je me frottais plusieurs fois les yeux mais tout cela n'était point une illusion dû aux solvants. Ma mâchoire s'en décrochait jusqu'à en effleurer le sol.

Après un bon bain -débordant de mousse- dans la salle adjacente, j'étais descendu manger et m'étais retrouvé seul, à nouveau. Mademoiselle faisait une grève de la faim ? Aucun soucis, je m'étais fait un plaisir de dévorer pour deux. J'étais finalement remonté et endormis dans mon lit moelleux. Le réveil n'en fut que plus dur le matin.

Avec lenteur, je me dirigeai à nouveau vers la cuisine où, comme la veille, un seul couvert était mis. Pourquoi m'évitait-elle à ce point ? Je n'allais pas la bouffer tout de même ! Je m'enfilai trois croissants ainsi qu'un café et retournai à ma chambre pour m'habiller. Bon sang, je ne faisais que naviguer entre cette pièce, la cuisine et le salon depuis hier. Il était temps que je me mette un peu en action. Une buée dense nimba le couloir quand j'ouvris la porte. Bordel, qu'est-ce que...

Je ne vis pas immédiatement où j'étais tombé. Une chose était sûre, ce n'était pas ma chambre. J'avais dû me tromper de porte. Peu à peu, la buée s'estompa et je pus y voir quelque chose. Et quelle vue !

Une cabine de douche aux parois transparentes se trouvait au centre de la pièce. Malgré que le verre soit encore trouble, je pus deviner aisément les contours d'un corps. Mon regard partit du bas, pour venir caresser des yeux des jambes tentatrices, une taille fine et une poitrine à se faire pâmer un saint. Mon ascension se termina sur un visage relevé, les yeux clos et la bouche entrouverte. J'étais subjugué. Les mains de l'intéressée frottait avec douceur une crinière qui devait être blonde à l'accoutumé mais qui paraissait plus foncée une fois humide. Je déglutis difficilement et tentai de reprendre contenance. Cette image était d'une sensualité inouïe. Ce fut à ce moment qu'Elexa me remarqua. Un cri à m'en percer les tympans retentit dans toute la maison. Mes mains s'étaient instinctivement poser sur mes oreilles pour atténuer le bruit. Cela n'eut pas vraiment d'effets.

  • Sors ! hurla-t-elle en me balançant toutes sortes de chose non identifiées à la tête.

Je ris et fis mine de me cacher les yeux. Elle ne se doutait pas que j'avais déjà eu une vue imprenable sur chaque centimètre de son corps. Corps trop  vite recouvert d'une serviette à mon goût. J'évitais de justesse une bouteille de shampoing et ce qui ressemblait à un gant de toilette.

  • Dehors, imbécile ! Qu'est-ce que tu viens foutre là ?

  • Euh... La porte n'était pas verrouillée, j'ai pensé que c'était important que tu le saches, annonçai-je un sourire aux lèvres.

Elle ouvrit brusquement les yeux -jusqu'alors fermés- en entendant ma vanne. Si les regards pouvaient tuer...

  • Tu te fous de moi ?

  • Oui.

Je crus discerner l'ébauche d'un sourire mais je dus rêver puisque la seconde suivante je me faisais asperger d'eau de la tête au pied.

  • Tu déguerpis ou je recommence.

Non, je confirme. Il n'y avait pas le moindre ton d'humour dans ces paroles. Je ne pus cependant pas me retenir de rire.

  • Si tels sont vos désirs, mademoiselle.

  • Et arrête un peu ce truc que tu fais avec tes yeux.

Cette fois-ci, je fus réellement surpris.

  • Quel truc avec les yeux ?

  • Ça. Comme si tu appréciais la vue.

  • Mais j'apprécie la vue, certifiai-je en riant.

  • Connard ! On ne t'a jamais appris que ça ne se faisait pas de dévisager les gens ?

  • Je ne te dévisage pas, je t'envisage.

Son visage prit une teinte rosée et à nouveau, sans que je m'y attende, je me pris une gerbe d'eau par la figure. Je me retirai et fermai prestement la porte. Je m'appuyai contre le mur adjacent, m'épongeant le front avec mon tee-shirt et ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Bon sang, cette fille avait bien plus de ressources que ce à quoi je m'attendais.



28/04/2014
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