Lovely Ugly

Hey !!! Je passe rapidement (de toutes façons, je parle toujours trop habituellement >.<) pour vous poster un nouveau chap' !! ^^

J'ai aussi modifié quelques petites choses sur le blog !! Ça vous plaît ? :3

Merci pour tous vos commentaires, ils me touchent énormément !! ^^

Bonne lecture !! ;)

Chapitre 20 : Angel with a Shotgun

Kay

Je regardai Elexa depuis la piste de danse depuis plusieurs minutes et je commençai à perdre patience. Est-ce qu'elle se rendait seulement compte d'à quel point elle chauffait ce gars ? Au fur et à mesure que la soirée passait -et que les verres s'enchaînaient- elle se penchait de plus en plus vers le barman. Ce dernier n'hésitait d'ailleurs pas à loucher ouvertement sur son décolleté plongeant. Je serrai les dents quand il fit un tour de passe-passe tandis qu'Elexa applaudissait et riait aux éclats. Elle jouait à la perfection le rôle de la belle blonde sans cervelle. Parce qu'il s'agissait évidemment d'un rôle, n'est-ce pas ? Pas une fois, elle ne se retourna pour vérifier si Mei ou moi étions toujours là. Non, elle était bien trop occupée par ce gars qui faisait voltiger des checkeurs. Mademoiselle avait vite oublié ses réticences. Lorsqu'elle lui chuchota quelque chose à l'oreille, ce fut la goutte de trop.

• Hey, tout va bien ? Fis-je en ramenant Elexa un peu trop violemment sur son tabouret.

• Kay, j'étais en train de parler ! Se plaignit celle-ci.

• Ne t'inquiète pas, j'ai très bien compris ce que tu voulais dire, intervint le barman avec un clin d'œil.

Elexa gloussa.

Hors de moi, je tirai Elexa de sa chaise et l'emmenai dans un coin tranquille.

• Qu'est-ce que t'essaies de faire au juste ? Prouver au monde entier que tous les mecs peuvent tomber dans tes filets ?

• Je n'ai fait que parler à Dan !

Dan. Quel ignoble prénom...

• Tu n'as pas parlé, Elexa, tu as dragué ! Et tu en as fait profiter environ les trois quarts du bar !

• Quoi ? Mais tu dis vraiment n'importe quoi ! Je ne sais pas draguer, je n'ai jamais fait ça de ma vie !

• Oh si, tu peux me croire ! Je peux t'assurer que tu es une experte.

Mes doigts avaient récolté d'eux-mêmes la mèche de cheveux solitaire qui demeurait sur son épaule. Je la tournai et retournai entre mes mains, tentant d'ignorer la colère qui bouillonnait en moi.

• Tu risques de t'attirer de gros, gros ennuis, Elexa.

• En quoi cela t'intéresse ? Souffla-t-elle

• Quand il est question de toi, tout m'intéresse.

Elle retint sa respiration. Bon sang, qu'est-ce que je racontais moi ? Un peu plus et je me transformais en Edward Cullen.

• Tu crois que je fais une bêtise ?

• J'en suis certain.

Se mordillant les ongles, fraîchement manucurés, elle se rendit au bar. Elle héla Dan qui accourut comme si sa vie en dépendait, un sourire idiot plaqué aux lèvres. Dans cinq secondes , il allait se faire rembarrer. Je ne pouvais m'empêcher de le plaindre. Après tout, une bombe l'avait séduit toute la soirée pour lui dire stop quand un autre gars arrivait. Je ressentis une bouffée de satisfaction m'envahir quand je remarquai que ce gars, qu'elle avait finalement choisi, c'était moi. Attentif, je perçus tout de même d'un mauvais œil le petit papier blanc qu'il lui glissa dans les mains.

• Qu'est-ce que c'est ? Demandai-je quand elle fut revenue.

• Rien d'important, murmura-t-elle, songeuse.

Je marmonnai dans ma barbe et entrainait Elexa dans un coin de la salle. Qui eût cru que l'emmener ici la transformerait en séductrice confirmée ?

• Tu veux me dire quelque chose ?

Je me retournai brusquement vers la petite voix à la moue boudeuse.

• Combien as-tu bu de verres ?

Elle plissa les yeux en une expression de réflexion intense.

• Je sais plus trop... lâcha-t-elle finalement avec un gloussement.

• Beaucoup trop si tu veux mon avis.

J'inspectai la salle à la recherche de sa chère amie pour lui annoncer notre départ imminent quand Elexa me tira le bras. Je reportai mon regard sur elle et la surpris en train de me dévisager.

• Tu sais que tu es vraiment beau ?

Ses yeux pétillaient et je sentais le poids de son corps pesé sur le mien.

• Beauté, tu me fais vraiment peur là.

Elle rit.

Aucune autre réaction. Pas de remontrances ni de remarques.

Ok, on tire la sonnette d'alarme.

• Tu verrais la tête que tu tires, s'esclaffa Elexa.

Je balayai la boîte du regard et, ne repérant toujours pas Mei, décidai de partir en prévenant Jude. Celui-ci gardait l'entrée, il verrait sûrement la chinoise quand elle sortirait.

J'attrapai la main d'Elexa et la tirai vers la sortie.

• Où on va ?

• À la maison. Tu es déjà bien amochée.

• Déjà ? Oh non, Kay ! Je n'ai pas dansé !

Je m'arrêtai net et dévisageai la créature qui me faisait face. Nul doute, c'était bien son visage doux et son corps fin. Néanmoins, la ressemblance s'arrêtait là. Mei l'avait littéralement métamorphosée. C'était sûrement la dernière fois que je la voyais comme ça. Je ne savais pas si cela m'attristait ou me soulageait. Ainsi, elle ressemblait beaucoup à ces filles que je ramenais dans mon lit. Ces filles sans personnalité, qui ne comptent que sur le physique.

• S'il te plaît, juste une danse.

Juste à ce moment-là, le DJ choisit de me tendre un piège. Alors qu'un slow démarrait, Elexa s'exclama comme quoi c'était ''sa chanson préférée'' et plusieurs gars qui la mataient depuis un petit bout de temps semblèrent prêt à tenter leur chance.

• Je déteste danser, râlai-je en nous rapprochant de la piste.

Complètement délivrée de ses inhibitions, Elexa se colla contre moi, glissant sa main dans la mienne, sa tête reposant sur mon torse. Nous nous balançâmes ainsi, plus à la manière dont on berce un enfant que dansant. Une fois la musique achevée, alors que j'espérais me sortir de ce mauvais pas, la belle  s'éloigna un peu, une lueur de malice au fond des yeux.

• On avait dit une, Elexa.

N'ayant que faire de ce que j'avais à dire, elle virevolta autour de moi, se rapprochant et se détachant de moi en une danse beaucoup plus sensuelle. Peu à peu, ses mouvements se firent de plus en plus expressifs tandis qu'elle mimait les paroles de la chanson, tel un play-back.

Ton regard se pose sur moi.

Je ressens, pour la première fois,

Dans mon corps, monter la chaleur.

Tu le sais, ça ne me fait pas peur.

Embrasse moi !

• Kay, souffla-t-elle.

Elle se rapprochait beaucoup, beaucoup trop.

• Elexa, si tu avais seulement conscience de ce que tu es en train de faire...

• Tu n'es pas aussi conservateur d'habitude...

• Tu n'es pas aussi ouverte d'habitude.

• Allez, Kay ! Juste pour voir...

• Et me faire frapper demain ? Non merci.

Ce n'était malheureusement pas l'envie qui me manquait pourtant. Son mini-débardeur et son mini-short m'avait fait salivé toute la soirée. Malgré tout, une sonnette d'alarme ne cessait de se déclencher dans ma tête : ''C'est Elexa, mon vieux''. Rappel qui avait le don de me refroidir instantanément.

Mais là, c'était autre chose. Elle était à deux centimètres de moi. Elle me dévisageait dans l'attente. Ses yeux m'imploraient. Ce serait sûrement la dernière fois que l'occasion se présentait.

• Embrasse-moi.

Ses lèvres douces parcoururent ma joue tandis que ma respiration s'accélérait. J'étais à deux doigts de craquer.

• Je te préviens, si je t'embrasse, je mettrais la langue.

Rien de mieux pour refroidir les ardeurs. Surtout celle d'une fille comme Elexa. Enfin, c'était ce que je croyais.

Sa superbe bouche continua son trajet et atterrit sur la mienne en un infime effleurement. Elle leva les yeux et me regarda à travers ces cils.

• Je prends le risque.

• Elexa.

Mon ton était presque énervé lorsque je prononçais ces mots. Néanmoins je ne la laissais pas se désister et l'attrapais par la taille pour la plaquer contre mon corps. La pression de ses lèvres sur les miennes s'intensifia tandis que ses mains vinrent s'accrocher dans mes cheveux. Les miennes remontèrent le long de son corps avant d'encadrer son visage. Nos souffles se mêlaient. Il aurait été impossible de savoir qui embrassait l'autre. Chacun s'abreuvait de l'autre, refusant de s'avouer vaincu dans une bataille qui n'admettait aucun gagnant. Très vite, j'avais forcé le barrage de ses lèvres et avais entremêlé nos langues dans une autre catégorie de danse, plus sensuelles et complexes. Ses ongles me griffaient le crâne alors que je me sentais bien incapable de relâcher son visage. Malheureusement, arriva un moment où nous fûmes obligés de reprendre notre souffle tout en restant étroitement proches, ne nous lâchant pas du regard. Un raclement de gorge rompit la bulle où nous étions isolés.

• J'ai loupé un épisode ?

Je portai mon regard sur la source du dérangement et découvris une Mei un peu surprise, un sourire digne du Cheshire peint sur le visage.

• Je vais ramener Elexa à la maison. Je crois qu'elle a un peu abusé du mojito.

• Hum hum, je vois ça...

• Mei...

• Oui ? fit l'intéressée d'un air innocent.

• Ce n'est pas ce que tu crois.

• Oh mais je ne crois absolument rien...

L'amusement qui modelait ses traits indiquait totalement le contraire mais que faire d'autre ? Elle n'avait sûrement pas tout à fait tort.

• On va rentrer à pieds. La maison est pas trop loin et c'est plus prudent.

• Plus prudent que de rester seuls dans un taxi ?

Je relevai l'insinuation et décidai de faire comme si je n'avais pas compris.

• Moins cher surtout.

Je soulevai Elexa qui titubait et entrepris de sortir du bâtiment.

• Dis à Elexa de m'appeler demain !

***

Le trajet fut plus long que je le croyais. Elexa avait beau être fine, elle pesait tout de même son poids et je fus soulagé quand j'aperçus enfin la maison.

• Je ne me sens pas très bien...

• On arrive, beauté. Encore quelques minutes.

• Je crois que...

Avant même d'avoir fini sa phrase, elle me sauta des bras et rendit tout le contenu de son pauvre estomac. Je soutenus ses cheveux tout en l'agrippant par la taille pour éviter qu'elle ne bascule.

• J'ai mal au ventre, gémit-elle.

• Je veux bien te croire, ris-je.

Quand elle n'eut plus rien à vomir, elle s'essuya avec un mouchoir trouvé dans son sac et se redressa tant bien que mal. Après avoir titubé quelques instants, elle finit par s'appuyer contre moi pour garder l'équilibre.

• Allez, on y va.

Je la repris dans mes bras et achevai d'arriver jusqu'à destination. Je fouillai dans son sac -tant pis pour la bonne morale- et dénichai le trousseau de clés. Après plusieurs tentatives, jonglant avec Elexa, je trouvais la clé et pénétrai dans la maison. Je ne pris pas la peine d'allumer et montai directement au deuxième étage.

Dans sa chambre, je la déposai sur son lit, la débarrassai de ses chaussures et la glissai sous les couvertures. Je partis chercher un linge humide dans la salle de bain tandis qu'Elexa baragouinait des choses inidentifiables. Quand je revins, je la découvris déjà à moitié endormie. J'apposai le gant sur son front et la tamponnai. Et voilà que je me transformais en mère poule. Me souvenant soudain du dernier cadeau de ''Dan'', je fouillai dans la poche de son short jusqu'à trouver ce que je cherchais. J'examinai la carte de visite du club où le filou avait inscrit son numéro. Ni une, ni deux, je la déchirai en petit morceau et la jetai dans la poubelle sous le bureau. Elexa penserait sûrement l'avoir égaré pendant qu'elle dansait.

Non, évite de penser à ce moment-là.

Quand je fus à peu près sûr que plus rien ne pourrait troubler son sommeil, je me détournai, prêt à partir. Seulement, ce ne fut pas du goût de tout le monde.

• Reste, souffla-t-elle, agrippant ma main de toutes ses forces.

• Elexa, ce n'est pas trop mon genre, les petits câlins avant de dormir.

• S'il te plaît.

Elle avait rouvert les yeux. Je fis de mon mieux pour éviter de croiser son regard mais ses prunelles brillantes réussirent à capter mon attention.

Juste le temps qu'elle s'endorme, me dis-je.

Je me faufilai à côté d'elle tandis qu'elle posait sa tête sur mon torse. Ses petites mains s'accrochèrent à moi comme si sa vie en dépendait. Elle finit tout de même par se détendre et sombra dans un sommeil profond.

Elle me recouvrait presque entièrement, allongée sur moi, sa jambe en travers des miennes et son visage niché dans mon cou. Dans la lune, je me surpris à caresser ses cheveux. Je retirai vivement ma main et la considérai. Bon sang, qu'est-ce qu'il m'arrivait ? Je n'étais jamais au petit soin pour une fille. Jamais. Et pourtant, tout en moi me poussait à la protéger. À la préserver. Ce qui, en un sens, était assez ironique étant donné que j'étais le premier à fantasmer sur elle.

J'étais pitoyable.

***

Une petite main était passée sous ma chemise. Bien vite, mon cerveau encore endormi s'imagina mille et une choses. Je ressentis un souffle chaud dans mon cou, me confortant dans la présence d'une fille avec moi. Je me rendis finalement compte que le corps de l'heureuse élue était enroulé autour du mien, dans une position où il était impossible d'être plus proche. Instinctivement, je resserrais mon étreinte, poussant un soupir d'aise. Alors que nous étions bien callés, elle s'écarta de moi avant de me hurler dans les oreilles.

• Kay !

Bien décidé à profiter de cette matinée, je la fis basculer sous moi. Les yeux toujours clos, je me penchai sur elle, déposant de petits baisers dans son cou. Mes mains se glissèrent d'elles-mêmes sous son tee-shirt et vinrent chatouiller ses côtes.

• Kay, qu'est-ce que tu fous ?

Tout à coup, les évènements de la veille se bousculèrent dans ma tête. La boîte de nuit, Elexa qui a trop bu, Elexa qui m'embrasse, moi qui la ramène, moi qui la borde, elle qui me demande de rester. Dans un éclair de lucidité, je reconnais cette voix.

Merde.

Quand je relevai enfin la tête, je croisai son regard paniqué. Je ne savais pas si c'était la lumière qui filtrait de la fenêtre, mais je crus y deviner une lueur de désir. Sa poitrine se levait et s'abaissait à un rythme frénétique, comme si elle venait de courir le cent mètres. Elle se mordilla la lèvre dans un acte si intime, accentué par le fait qu'elle le fasse inconsciemment, que je me demandai s'il était si innocent que cela. Cette simple vue aurait fait rougir un curé lors de la distribution des hosties.

Vite, Kay, fais diversion !

• Oh, ce n'est que toi, marmonnai-je en une expression que j'espérais désintéressée.

Je me détachai du petit corps chaud et me levai du lit. Je sentais le regard d'Elexa me sonder, comme pour lire dans mon âme. Peine perdu, mon âme s'était faite la malle depuis bien longtemps. Après quelques étirements, je me dirigeai vers la porte pour nous préparer un petit déjeuner. Et pour échapper à la réalité.

• Qu'est-ce que tu faisais dans ma chambre ?

Je me retournai, interloqué. Elle s'était assise sur son lit et me considérai comme si j'étais un pervers qui s'était glissé à ses côtés pendant la nuit.

• Tu te souviens pas d'hier ?

Elle eut un instant de réflexion avant de se prendre la tête entre les mains. Bienvenue au pays de la gueule de bois !

• Je me rappelle que vous m'avez trainé dans une boîte et d'avoir parlé avec un gars. Le barman.

• Ouais, c'est déjà pas mal. Ensuite ?

J'appréhendais ce moment. Comment allait-elle réagir ? Je me préparais mentalement à recevoir la gifle de ma vie.

• Ensuite... J'ai bu plusieurs mojitos.

• Et...

• Et quoi, Kay ? J'en ai marre de jouer aux devinettes !

• Tu as oublié ?

• Quoi ? J'ai oublié quoi ?

Je ne savais pas quoi dire. Dans un certain sens, j'étais vexé que notre baiser ne l'ait pas plus marqué que ça. Après tout, je me sentais incapable d'en oublier le moindre instant. Pire, je ressentais encore la moindre sensation comme s'il venait de se produire.

• Tu tiens vraiment pas l'alcool, éludai-je.

• Kay, qu'est-ce que...

• Je vais préparer le déjeuner ! La coupai-je.

Je quittai cette chambre et laissai cette créature énigmatique à ces questions. J'en avais moi-même plusieurs auxquels j'étais sûr de ne pouvoir répondre. Depuis quand les femmes me perturbaient autant ?

• Il est temps que tu reprennes la main, mon grand.