Lovely Ugly

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Chapitre 27 : Waiting Game

Chapitre 27 : Waiting Game

 

 

Kay

 

Trois heures plus tôt

 

  • Kay ? Bon sang, ça fait des heures que je te cherche !

J'étais prostré dans un canapé, ressassant mes idées noires. Quand nous étions revenus du centre commercial, j'avais été à deux doigts de péter un câble. Vraiment cette fois.

Alors, pendant que mademoiselle se faisait pomponner pour son rendez-vous galant, j'étais parti explorer la maison. À vrai dire, j'espérais surtout m'éloigner assez d'Elexa pour ne pas dire quelque chose que je n'aurais pas pensé.

Sans m'en rendre compte, je m'étais tout d'abord rendu dans cette grande salle où je l'avais trouvé. Je n'y avais pas fait attention la nuit précédente, pourtant, quand j'allumais la lumière, je compris qu'il s'agissait d'une salle de danse. J'étais sûr d'avoir déjà vus ces petits rondins de bois dans les films.

Des tas de documents étaient éparpillés partout dans la salle. Des dossiers médicaux, des actes de naissance, et toute sorte de papiers administratifs. Ainsi que des photos. Des dizaines et des dizaines de photos. Je m'emparais machinalement d'une qui se trouvait à mes pieds, sur laquelle apparaissaient un couple et un enfant. Je ne doutais pas un seul instant que la petite était Elexa. Ces grands yeux singuliers ainsi que ces cheveux dorés me le prouvaient.

Je m'attardais sur le couple. La femme ressemblait comme deux gouttes d'eau à Elexa. C'était, sans contexte possible, sa mère. Ainsi, l'homme devait être son père. En dehors de ses lèvres pleines, Elexa n'avait rien pris de lui. Bruns aux yeux marron, il était très grand et mince, pas vraiment un canon de beauté. Néanmoins, il dégageait quelque chose qui inspirait la sympathie.

Malgré les yeux fatigués de la mère d'Elexa, tout le monde souriait. L'amour qui se dégageait du cliché était presque étouffant tant il était intense. Ils étaient heureux. Je doutais qu'on puisse porter plus d'affections à son enfant.

Et pourtant, il l'a abandonné à sa tante.

Me promettant de revenir nettoyer tout cela plus tard, je sortis de la pièce, la refermant derrière moi.

Finalement, j'étais monté au troisième étage -avec autant de niveau, n'étions-nous pas censé appeler cela un immeuble ?- et avais découvert d'autres chambres, des salles de bains ainsi qu'un grand séjour. Encore un.

Alors que je pensais échapper aux retrouvailles passionnées d'Elexa et de son ex -peut-être pas si ex, en fin de compte- Mei m'avait trouvé et raconté tous les détails. Elle se bornait à me faire comprendre qu'Elexa était anxieuse parce qu'elle ne voulait pas vraiment aller avec lui, que le regard qu'elle lui avait lancé quand elle était partie était presque suppliant et que le ton qu'elle avait employé pour parler à Vlady était plus que cassant.

  • Pourquoi me dis-tu tout ça, Mei ?

  • Ce n'est pas évident ?

  • Pas vraiment, non.

Elle m'observa en silence et haussa un sourcil dubitatif.

  • La façon dont vous vous ignorez, vous retrouvez et vous engueulez ? La façon dont vous vous regardez, vous touchez, vous provoquez ? La façon dont vous vous frôlez sans le voir. Vous aimez croire que vous vous détestez, mais la vérité, c'est que tu arrives à la comprendre alors que personne n'y arrive. Même pas moi alors que je déploie des efforts surhumains pour y parvenir...

Je la regardai, les yeux écarquillés de stupeur. Je cherchais dans ma tête si ce qu'elle avait dit pouvait être vrai.

  • Et au fait, je crois que la réaction que tu as eue tout à l'heure, c'est ce qu'on appelle une crise de jalousie.

Je grognai. Je n'avais pas besoin qu'elle me rappelle cet épisode. Je ne voulais pas penser à elle et lui. Ensemble.

  • Et quand vous avez cru que je ne vous voyais pas, cette réaction-là, c'est du désir. Je n'en ai aucun doute, tu peux me croire.

Les paroles de Mei me rappelèrent la robe presque indécente qu'elle avait choisie. Rien que de l'imaginer dedans, mes pensées s'emballaient. Je soupirai bruyamment.

  • Je crois qu'il va me falloir un verre pour parler de ça.

 

 

***

 

Ma bouche était sèche et pâteuse et je sentais que mon cerveau fonctionnait au ralenti. Je savais que ce n'était pas le moment de discuter, les mots allaient dépasser nos pensées et rien de bon n'en découlerait. Pourtant, Elexa continuait de me bombarder de questions, sa colère augmentant à chacune d'elles.

  • Qu'est-qui t'as pris de te saouler comme ça ? Ça faisait trop longtemps que tu n'avais pas fait de connerie ?

Les trois pas que je fis en sa direction réduirent l'espace entre nous jusqu'à ce qu'il se compte en centimètre. J'étais face à elle, les yeux plongés dans ses pupilles énervées.

  • Tu veux savoir pourquoi j'ai bu ? Tu veux vraiment savoir ?

  • Oui.

Il n'y avait pas l'ombre d'une hésitation dans son ton. J'aurais préféré.

  • J'ai bu parce que ça m'a tué de savoir ce que tu avais dû traverser. J'ai bu parce que tu es partie avec cette enflure qui t'a déjà blessée. J'ai bu parce que l'imaginer poser ses sales pattes sur toi m'a rendu fou. J'ai bu parce que j'en ai marre de penser sans arrêt à toi. J'ai bu parce que je n'ai qu'une envie, c'est de t'embrasser jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer. J'ai bu parce que j'ai de plus en plus besoin de te sentir contre moi. J'ai bu pour oublier que tu ne seras jamais à moi.

Mon ton avait augmenté crescendo durant ma tirade jusqu'à ce que je hurle. Elexa, elle, n'avait pas pipé mot et me regardait avec de grands yeux ébahis. Elle était si proche. Il aurait suffi que je me penche pour enfin capturer ses lèvres qui m'avaient tant manqué. Et pourtant, la dernière fois que je les avais eues sur les miennes ne datait que de ce matin.

J'étais complètement accro.

  • Voilà, soufflai-je, pourquoi j'ai bu.

Ses yeux n'avaient pas quitté les miens, mais son expression avait changé. Elle n'était plus en colère, certes, mais j'aurais préféré. Les émotions qu'ils reflétaient à cet instant était bien plus dur à supporter : la stupéfaction, l'anxiété et le pire de tous, l'indécision.

Je fermai les yeux et soupirai. J'avais complètement dessoûlé à présent.

  • Oublie ce que je viens de dire.

  • Tu te fous de moi ? Comment tu veux que j'oublie un truc pareil ?

Son ton était doux, presque suppliant. Je savais que je ne devais pas parler ce soir. C'était une mauvaise idée. Je n'aurais pas dû, je...

Soud ain, une pression sur mes lèvres me ramena à la réalité. Avant même de comprendre ce qu'il m'arrivait, mes mains enserrèrent sa taille, ma langue joua avec la sienne et mon cœur s'emporta dans ma poitrine. Lorsqu'elle s'écarta pour reprendre sa respiration, je posai des yeux remplis d'admiration sur son visage. Dieu qu'elle était belle.

Je la plaquai contre le mur le plus proche et pris sa bouche tout aussi sauvagement. Je la voulais tout entière, avec ses défauts, ses qualités, son passé, son présent et surtout son futur. Je n'en pouvais plus d'attendre.

Quand je passai mes mains sous sa robe, ses jambes s'enroulèrent autour de moi, me pressant encore plus contre elle. Je caressais le moindre centimètre de peau à ma disposition, rêvant du moment où je pourrais l'admirer entièrement. Ses lèvres étaient tout aussi avides que les miennes, me mordillant, me léchant, me torturant jusqu'à ce que je perde la tête. Ses petites mains fourrageaient dans mes cheveux, effleuraient mes bras et quémandaient mon corps en tirant sur mon tee-shirt. Je le lui accordais volontiers, m'écartant pour retirer cette barrière de tissu, ses yeux désireux explorant mon torse. Je profitais de l'infime espace nous séparant pour lui retirer sa robe.

J'eus le souffle coupé.

Elle ne portait pas de soutien-gorge. Seule une fine culotte en dentelle noire m'empêchait de l'admirer entièrement. Pourtant, je ne me gênais pas de m'abreuver de la vision de son corps presque nu.

  • Kay...

Sa voix rauque me ramena à la réalité. Je relevai les yeux sur son visage, m'extasiant devant ses lèvres rougies sous mes baisers, ses yeux noircis de désir et ses cheveux dorés en bataille. Une magnifique palette de mille nuances qui finit de m'achever.

  • Embrasse-moi.

 

 

***

 

Une douce lumière filtrait de la fenêtre. Le jour s'était levé depuis bien longtemps, mais aucun de nous souhaitais sortir du cocon chaud dans lequel nous nous trouvions. Lovée contre moi, Elexa ne disait rien. Regrettait-elle ? J'espérais que non car il me serait impossible de faire machine arrière à présent. Mon corps et mon cœur la réclamaient sans arrêt, je ne pouvais pas m'empêcher de la toucher. Tendrement, je déposai un rapide baiser dans son cou. Elle soupira et se tourna face à moi. M'habiturais-je jamais à sa beauté ?

Elle prit mon visage en coupe et m'embrassa, comme si tout ceci était normal, presque habituel. J'avais beau avoir martyrisé ces lèvres pulpeuses toute la nuit, je ne me lassai pas de les sentir sur moi. Alors que nous étions encore perdus dans les brumes du sommeil, Elexa vint rompre cet instant magique.

  • Qu'est-ce que nous venons de faire... soupira-t-elle en s'éloignant de moi.

Ce n'était pas une question, plus une constatation à laquelle elle attendait une réponse. Je resserrais mon étreinte autour de son corps chaud et l'empêchais de s'éloigner de moi. Pas encore, plus jamais.

Bordel, c'est que tu deviens sentimental...

  • Ce n'est sûrement pas le moment de balancer des trucs pareils.

  • Et qu'est-ce que je suis censée dire alors ? ''Cool, vivement la prochaine !''

  • Ça serait beaucoup mieux en effet, je souris.

  • Imbécile, rit-elle en me lançant son petit poing dans le ventre.

Je me relevai d'un coup et la clouai au matelas. D'humeur taquine, je me penchai vers elle, effleurant mes lèvres des siennes sans jamais l'embrasser. Je continuai ma douce torture le long de son cou, sur ses épaules, sa poitrine... Je m'arrêtai quand ces soupirs se firent plus fort.

  • Alors, chuchotai-je dans le creux de son oreille, ça fait quoi de frapper un mur ?

Elle pouffa et, d'un coup de hanche, me déstabilisa. Elle inversa nos positions et ce fut à elle de me dominer de toute sa hauteur. Elle emmêla ses mains aux miennes et déposa un rapide baiser sur mon nez.

  • Je pensais que ce serait plus dur.

  • Tu ne trouveras jamais plus dur que moi.

Pour prouver mes dires, je basculai mon bassin vers elle pour qu'elle puisse sentir l'effet qu'elle avait sur moi.

  • Kay ! Cria-t-elle, mortifiée.

J'éclatai de rire devant son visage écarlate tandis qu'elle se dégageait, emportant toutes les couvertures avec elle.

  • C'est pas possible, tu es bien une fille ! Ramène les draps par ici !

L'œillade malicieuse qu'elle me lança à ce moment-là fit vibrer tout mon être. Je restai cloué au lit pendant qu'elle se dirigeait vers la salle de bains enveloppée dans la couette.

Je me reposai sur le matelas et passai une main dans mes cheveux ébouriffés. Ébouriffés par de petites mains qui y avaient fourragé toute la nuit. Un sourire s'épanouit sur mes lèvres sans que je puisse le retenir.

Je l'avais eu pour moi toute la nuit et il me semblait maintenant impossible d'être autrement qu'avec elle. J'avais besoin d'elle avec moi, contre moi, en moi. Je voulais la serrer dans mes bras, l'embrasser, sécher ses larmes, la faire rire, la rendre heureuse.

Plus que tout, je voulais qu'elle m'aime autant que je l'aimais.

Car là était la réalité, je l'aimais.

Mon Dieu, si je disais ça à Jude, il n'y croirait jamais.

Je bondis du lit et fonçai à la salle de bains qu'elle n'avait, comme d'habitude, pas fermé à clé. J'entrai sans frapper et, comme quelques semaines plus tôt, admirai l'eau ruisseler sur son corps parfait.

  • Kay ! Hurla-t-elle. Tu n'as toujours pas appris les bonnes manières bon sang !

  • Si, mais avec toi, j'oublie tout...

Elle essayait de cacher son corps avec ces petites mains, mais c'était peine perdu. Plus que quiconque, je tenais à connaître ses courbes par cœur, jusqu'à ce que je sois capable de le reproduire les yeux fermés.

  • Mais arrête un peu de me dévisager ! Sors d'ici !

  • Je ne te dévisage pas, je t'envisage.

Elle rit à la mention de ce que je lui avais dit il y a de ça quelques jours. Son rire était le plus beau son que je n'avais jamais entendu.

Lentement, je me rapprochais d'elle jusqu'à me glisser avec elle sous la douche. Je collai son corps chaud contre le mien et l'embrassai à pleine bouche. Elle me rendit mon baiser avec le même engouement, la même passion.

J'étais accro.

 

***

 

La sonnerie du téléphone résonna dans le silence de la nuit, comme une alarme qui me rappelait à l'heure. Je me détachai d'Elexa que je n'avais pas lâché de toute la journée. À peine le contact rompu entre nous que j'en ressentais le manque. Un frisson me parcourut tandis que je sortais du lit, me hâtant de décrocher le combiné. Après tout, il n'y avait qu'une personne qui pouvait appeler à quatre heures du matin.

  • Linaëlle ?

  • Ah ! Ce n'est pas trop tôt ! J'ai cru que tu ne décrocherais jamais !

  • Excusez-moi, j'étais... occupé.

Je souris. Regarder Elexa dormir était devenu ma nouvelle activité préférée.

Il ne faut pas que j'avoue cela à Jude, il se moquerait de moi pendant des jours...

  • Alors, tout va bien ? Tu n'as rien à me dire ?

Était-elle déjà au courant ? Comment c'était possible ? Y avait-il des caméras dans la maison ? J'observais machinalement le plafond à la recherche d'un voyant rouge qui me mettrait sur la piste.

  • Et bien, Elexa ne t'a pas parlé d'un rencard ?

Je faillis m'étouffer avec ma salive. Mais de quoi... Soudain, je réalisais. Elle devait parler de son rendez-vous avec Vlady.

Elle n'en a pourtant pas parlé au téléphone la dernière fois...

  • Disons... Ça ne s'est pas vraiment passé comme prévu...

  • Elle n'a pas voulu y aller, c'est ça ? Non, je sais ! Il a repoussé la date ? Dis-moi qu'il a repoussé la date ! Mais arrête ce suspense Kay ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

  • Linaëlle, je ne comprends rien à ce que vous me dîtes ! Vous étiez au courant pour son rencard avec Vlady ?

  • Bien sûr ! C'est moi qui l'ai organisé !

Je faillis échapper le combiné sous le choc.

Hey, tout le monde !!!!!! Oui, j'ai un tout petit peu de retard..... Le dernier chapitre date du... 13 septembre ! 0.0 Presque deux mois dis donc !!! Il me semble que je vous dois des excuses, plus que ça même ^^" Ne me tuez paaaaaas !!!! Pour ma défense, j'ai vraiment un emploi du temps surchargé et je n'ai pas une minute pour moi ! Je vais faire de mon mieux pour que le prochain chapitre arrive plus rapidement !!

Un grand merci pour tous vos commentaires qui me font énormément plaisir (et auxquels je n'ai pas pu répondre, je vais essayer de me rattraper pour cette fois) et pleins de bisous à vous tous !!! :D

J'espère que vous aurez apprécié ce chapitre :S



16/11/2014
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