Lovely Ugly

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Chapitre 22 : Drunk in love

En ce jour, j'ai pris une grande décision. J'ai décidé.... D'arrêter de parler 15 000 ans avant de poster chaque chapitre.... (Pas sûr que j'y arrive...) ! Donc voici le nouveau chapitre, sans blah-blah (ou presque)

 Bonne lecture !!! ;D

 

 

Chapitre 22 : Drunk in love

 

 

Kay

 

Je serrai les poings. Elle voulait la vérité, elle allait l'avoir. Ses bras étaient croisés sur sa poitrine, me toisant dans un air de défi. Son instant de faiblesse était passé, elle ne tremblait plus et avait retrouvé son aplomb. Comment allait-elle réagir, bon sang ? Je risquais fort de ne plus remettre les pieds dans cette maison.

  • On s'est...

  • Je suis là !

Nous nous retournâmes de concert vers Mei qui arrivait suivit de Jude. Ce dernier était chargé comme une mule, transportant les nombreux livres scolaires de son ami.

La bouche d'Elexa s'ouvrit, se ferma puis s'ouvrit à nouveau. Elle n'avait pas l'air totalement ravi que son amie nous interrompe.

  • Ce n'est que partie remise, marmonna-t-elle entre ses lèvres pincées.

Partie remise, certes, mais du temps gagné pour moi !

Je considérai Jude qui arborait un sourire jusqu'aux oreilles. Il avait quelque chose de changer, mais je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus.

  • On s'installe à la cuisine, proposa Mei. J'ai fait des gâteaux ! Ils sont allégés, comme ça aucun remords !

Mon regard passa de la Chinoise à mon ami, puis de ce dernier à la jeune fille. Non... Ce n'était pas...

Le regard débordant de tendresse et toutes ces choses mielleuses que porta Jude à l'amie d'Elexa confirma mes soupçons. Oh, bon sang.

  • Toi, fis-je en le pointant du doigt. Tu n'as pas fait ce que je crois que tu as fait, n'est-ce pas ?

Il me regarda d'un air désolé et haussa les épaules comme pour me dire que ce n'était pas sa faute. Et puis quoi encore !

  • Qu'est-ce qu'il a fait ? Intervint Elexa visiblement perdue.

  • Disons que le petit Jésus est entré dans la crèche.

Les yeux d'Elexa se firent ronds comme des soucoupes tandis que Mei rougissait à vue d'œil. J'avais visé dans le mille.

  • Laissez-moi deviner... Coup de foudre ?

Jude me fit taire d'une œillade peu amène et enlaça Mei par derrière, ses mains reposant sur son ventre.

  • On a beaucoup discuter hier soir et... Le courant est passé.

  • Plus que passé, me moquai-je.

Je reçus un coup de coude dans les côtes de la part d'Elexa qui semblait émue.

Attendez une minute... Émue ?!

Je l'observai le plus discrètement possible et crus apercevoir des larmes dans ses yeux. Elle les ravala aussi vite qu'elles étaient venues et alla serrer son amie dans ses bras. Il y avait quelque chose entre l'amour et les femmes que je ne comprendrais jamais.

  • Allons dans la cuisine.

Nous nous dirigeâmes tous dans la salle, le couple se tenant la main. Toutes leurs actions dégoulinaient de romantisme. J'aurais dû être habitué avec Jude qui devenait très vite accro, pourtant je ne m'y faisais pas. Elexa proposa des boissons et chacun prit un café sauf elle, qui se contenta de lait.

  • J'ai oublié les brownies dans la voiture, s'exclama Mei en se tapant le front de la main. Je reviens tout de suite, je vais les chercher !

  • Je t'accompagne, se proposa son tout récent petit-ami.

Je me tournai vers Elexa qui se trouvait à l'extrémité de la pièce. Elle me fixait de ses grands yeux tourmentés et je sentais que si je disais quelque chose de déplacer, je risquais d'en prendre cher pour mon grade. Elle se servit un grand verre de lait qu'elle but cul sec.

  • Et bien, sacrée descente ! Je n'aurais pas aimé la faire à vélo.

Elle ne releva pas et descendit un deuxième verre tout aussi rapidement que le premier.

  • Heureusement que ce n'est que du lait.

Elle reposa violemment le récipient et me lança un regard assassin. Cela aurait fait taire n'importe qui, mais il était clair que je n'étais pas n'importe qui. Je me demandais bien ce que j'avais pu faire pour la mettre en colère. Je décidais de tenter ma chance et lui posai la question.

  • Ce n'est pas toi, répondit-elle.

  • Ne me fais pas le coup du ''Ce n'est pas toi, c'est moi''. Ce n'est pas vraiment la bonne situation. Alors, qu'est-ce que j'ai fait ?

  • Je te dis que ce n'est pas en rapport avec toi !

  • Bien sûr que c'est en rapport avec moi.

  • Tu n'es pas le nombril du monde à ce que je sache !

  • Ah bon ? Tu me vexes là.

Elle leva les yeux au ciel et balaya notre conversation de la main.

  • C'est la mauvaise rencontre alors ?

  • Ne parle pas de lui !

  • Lui ? Alors c'est un gars. Que tu connais apparemment.

Elle m'ignora. Je songeai immédiatement au barman d'hier et ma mâchoire se crispa d'elle-même. S'il lui avait fait quoi que ce soit... Je ne voulais pas qu'elle pense à lui.

  • Arrête de faire comme si je n'existais pas.

Ma remarque l'a surpris et elle haussa un sourcil, se demandant de quoi je voulais parler.

Lentement, je mis un pied devant l'autre, me rapprochant d'elle en lui faisant bien comprendre ce qui l'attendait. Elle pouvait tout à fait fuir, se rabattre dans sa chambre en me traitant de tous les noms comme elle savait si bien le faire. Plus j'avançai, plus elle reculait et elle fut bientôt acculée au comptoir, l'air décidé. Ma main prit sa joue en coupe et mon pouce vint effleurer sa lèvre supérieure. Je fis claquer ma langue contre mon palais en secouant légèrement la tête.

  • Un vrai petit enfant, tu en as de partout.

Délicatement, j'essuyai avec la pulpe de mon doigt la traînée blanche laissée par le lait. Je la bénis silencieusement d'avoir choisi cette boisson et non de l'eau. Ceci aurait été impossible sinon. La vérité était que mon pauvre pouce avait bien du mal à se détacher de ces lèvres douces. Lentement, je portai l'accusé à ma bouche et le léchai sous le regard médusé de ma compagne de jeu. Je me penchai davantage vers elle pour pousser un peu plus loin notre échange quand elle m'administra une gifle magistrale qui me fit vriller la tête. Je reportai à nouveau mon regard sur elle et remarquai qu'elle avait le souffle court et de nouveau, les yeux brillants.

Merde.

  • Elexa, je...

  • Tu sais quoi, Kay ? S'énerva-t-elle. Le problème avec toi, c'est que tu ne sais pas quand t'arrêter.

Sur ce, elle me bouscula et, sans un regard, fila dans sa chambre. Je m'appuyai contre le plan de travail et me passai une main dans les cheveux.

  • C'est bon, on a tout, s'exclama la voix joyeuse de Mei.

Les amoureux arrivèrent les joues rouges -et certainement pas à cause de l'air glacé de novembre vu le temps qu'ils avaient mis à venir. Mei déposa ces pâtisseries sur la table et finit par demander où était passé Elexa.

  • Elle est montée.

Mes mains serraient tellement fort le rebord du plan de travail que je craignais pendant un instant d'y laisser mes empreintes.

  • Quoi ? Pourquoi ? Vous vous êtes disputé ? Oh non, moi qui projetais déjà des sorties de couples...

  • Mei, intervint Jude avant que sa copine n'aille trop loin, tu devrais aller voir Elexa là-haut.

  • Oh, oui bien sûr ! Je vous laisse !

Elle monta les escaliers en courant presque et nous nous retrouvâmes tous les deux, l'un en face de l'autre.

  • Maintenant tu vas tout m'expliquer depuis le début, avec toutes les choses que tu as omises précédemment.

Je soupirai un bon coup, m'assis sur les hauts tabourets et me lançai.

 

 

***

 

Mei et Elexa avait fini par étudier dans la chambre tandis que Jude et moi restions dans la cuisine. Ils étaient partis depuis une petite demi-heure quand je décidais de me poser devant la télé. Jude et moi étions censés regarder le match de rugby diffusé ce soir ensemble, mais Mei restait chez lui et il ne voulait pas manquer ça. Je me retrouvais donc seul devant l'écran, une bière à la main et un bol de chips posé sur la table basse.

Je n'avais pas vu Elexa depuis notre petite altercation de tout à l'heure -elle était restée cloîtrée dans sa chambre- et me demandai si elle allait manger. Quelle fût donc ma surprise quand mademoiselle se matérialisa dans le salon, piquant des chips dans le saladier avant de s'asseoir à côté de moi. Je retins ma respiration, craignant son humeur.

  • Madame a fini de bouder ?

  • Mei m'a fait comprendre que j'avais agis de manière excessive.

Je la regardai et étudiai son visage tourné vers l'écran.

  • Je suis un peu tendue et je me suis vite emportée.

  • C'est le moins qu'on puisse dire.

  • Tu n'es pas complètement innocent non plus !

  • Je ne faisais qu'explorer cette attraction que tu éprouves envers moi...

Elle pouffa et je compris que notre malentendu était réglé. Je me reconcentrai sur mon match quand une petite main me chipa ma bière.

  • Hé ! M'exclamai-je tandis qu'elle buvait une grosse lampée de ma boisson. Tu n'avais qu'à t'en prendre une si tu en voulais !

  • Je ne vais pas prendre une bière juste pour en boire une gorgée, argumenta-t-elle en me rendant la bouteille.

  • Une gorgée ? Tu en as ingurgité au moins la moitié !

  • Menteur, il t'en reste plein !

  • Plein ? Je n'ai même pas de quoi faire un gargarisme !

  • Là, tu peux te plaindre, dit-elle en me reprenant la bouteille et en la finissant.

  • Tu n'as pas osé.

Elle me fit un sourire en coin tellement coquin que je ne pus me retenir de me jeter sur elle. Je la plaquai au canapé et entrepris de la chatouiller. Mes doigts courraient sur ses côtes tandis qu'elle hoquetait.

  • Kay ! Arrête, arrête ! Je vais t'en chercher une autre ! Réussit-elle à prononcer entre deux crises de rire.

  • Pour lui faire subir le même sort que la dernière ? Non, tu mérites une bonne correction.

Mes mains continuèrent leur besogne pendant que je me penchais vers elle. Bon sang, tout mon corps me poussait vers elle, à lui prendre ses lèvres qu'elle ne cessait de mordiller. Cet acte était réalisé de façon si innocente qu'il en paraissait d'autant plus sensuel. Mais était-il si innocent ? Vu la façon dont elle me regarda lorsque j'arrêtai mon supplice, j'en doutais. Nos fronts se touchaient à présent. La respiration d'Elexa était laborieuse et je ne savais si c'était à cause de sa récente torture ou de notre proximité. Il aurait suffi que je me rapproche d'un centimètre pour que nos lèvres entrent en contact. Pourtant, je me le refusais. Si je me permettais un infime effleurement, je savais que je serais incapable de m'arrêter.

Je la désirais.

Je retins brusquement mon souffle. Je me dirigeais sur un terrain très accidenté où je n'étais pas certain de pouvoir freiner en cas de problème. J'avais désiré de nombreuses filles. Je ne les comptais même plus. Pourtant, jamais personne ne m'avait fait ressentir quelque chose de si intense. De si primale. De si vitale. Un désir interdit. Elexa ne m'avait pas lâché du regard durant toute mon introspection. Si je savais ce que je voulais, je doutais que cela soit son cas. Brusquement, je me reculai et repris ma place un peu plus loin. Si mon changement d'humeur la surprit, elle n'en montra aucun signe. Se redressant, elle réajusta son tee-shirt qui s'était soulevé et parti.

Contre toute attente, elle revint quelques minutes plus tard, deux bières à la main. Elle m'en tendit une et s'assit à mon côté.

Trop près.

J'ignorai ma conscience et posai mon bras derrière elle sur le canapé. Après une ultime altercation -madame refusait que je l'aide à ouvrir sa bouteille- nous finîmes par regarder le match, le bol de chips entre nous.

Quand finalement tout fut terminé, Elexa s'étant endormi depuis plusieurs minutes, je la montai dans sa chambre et la mis au lit, faisant abstraction des souvenirs que cela faisait remonter. Cette fille me faisait tourner la tête. J'étais complètement incapable de prédire la façon dont elle allait se comporter. Elle me désarmait, me surprenait tout le temps.

J'étais dans de beaux draps.

 

 

***

 

Après plus d'un quart d'heure, Elexa s'était enfin décidé à sortir de son lycée, suivit par Mei. Depuis le temps que j'attendais dehors, plusieurs gars m'avaient gratifié d'un hochement de tête ou d'un pouce levé en apercevant la voiture. Heureusement, la foule qui m'avait entouré la dernière fois semblait se tenir à l'écart cette fois. Au moment où je sortais de l'auto, quelqu'un attrapa Elexa par le bras, la forçant à se tourner vers lui. D'où j'étais, je ne distinguais pas vraiment les traits de son visage mais compris aisément qu'Elexa ne semblait pas ravie de son intervention. Je hâtai le pas.

  • Je n'ai pas envie de te parler, Vlady.

  • Tu préfères parler à l'autre ?

  • Mais de qui tu parles ?

  • Hey ! J'intervins en enlaçant Elexa par la taille. Tout va bien ?

  • De lui, grinça le garçon entre ses dents, répondant à la question d'Elexa.

Cette dernière se dégagea brusquement de moi et me lança un regard noir. Je risquais d'en prendre pour mon grade. Il me semblait avoir entendu un nom. Vlady. Son nom me parlait autant que son physique, j'étais certain de l'avoir déjà vu quelque part. Grand, blond, aux yeux bleus, le stéréotype même du quaterback américain. Ce que confirmait sa tenue.

  • Il ne te mérite pas.

  • Je ne comprends vraiment pas où tu veux en venir, souffla Elexa. Maintenant, j'aimerais que tu me lâches.

  • Arrête de faire l'innocente, Rack ! Je vous ai vus !

  • Elle t'a demandé de la lâcher, dis-je d'une voix menaçante.

Elexa me planta un coup de coude dans le ventre -décidement, ça lui plaisait- et m'incendia une nouvelle fois.

  • Je ne crois pas qu'on t'ai demandé ton avis, répliqua Vlady.

C'est à ce moment-là que mes neurones se connectèrent. Bon sang, c'était lui. Le gars de la photo. L'ex d'Elexa.

  • Elexa...

L'interpellé pivota vers la source du couinement et remarqua une Mei blême et figée depuis le début de la conversation. Elle semblait sur le point d'ajouter quelque chose, mais Elexa la devança.

  • Vlady, je ne comprends pas un traître mot de ce que tu racontes.

Elle se tourna vers moi et ajouta.

  • On prend le métro. Mei et moi, acheva-t-elle.

Elle souffla des paroles réconfortantes à son amie et l'entraîna loin de nous. C'était à mon tour d'être perdu. Pourquoi diable Mei avait-elle réagi ainsi ? Et Elexa qui paraissait si forte, pourtant je savais qu'elle allait subir le contrecoup une fois qu'elle se retrouverait seule. Je fus interrompu dans mes pensées quand je reçus un coup du droit vint me percuter à la tempe. Je vacillai quelques secondes avant de retrouver mon équilibre.

  • Tu ne l'approches plus, cracha-t-il.

Je l'observai tandis qu'il se secouait la main. J'espérais de tout mon cœur qu'il se soit pété une phalange ou deux. Je sentis un liquide poisseux couler le long de ma joue. Je passai ma main et constatai qu'il s'agissait de sang. Ce petit con m'avait ouvert l'arcade. Je serrai les poings et me retins de faire une bêtise. Si je me laissais aller, je risquais de ne plus me maitriser.

  • Je la connais plus que tu ne la connaîtras jamais. Je sais tout d'elle, elle me fait confiance. Elle m'a aimé. Et elle m'aime encore.

  • Permets-moi d'en douter.

  • Tu ne l'auras jamais, continua-t-il sans me prêter attention. Tu ne l'auras jamais parce qu'elle est à moi. Et seulement à moi.

La rage monta en moi tellement vite que je ne pus l'endiguer. Avant même qu'un de nous deux le réalisent, mon poing partit effacer le petit air suffisant peint sur son visage. Je voulais lui faire mal. Le blesser autant qu'il l'avait blessé, elle. Je ne voulais pas qu'il l'approche.

Il tituba et je ne lui laissai pas le temps de se remettre. Je lui administrai un autre coup qui le fit tomber à terre. Le cœur battant à mes tempes, je plongeai sur lui et donnai tout ce que j'avais. Puisant dans ses dernières forces, il me décocha un uppercut à la mâchoire qui me déstabilisa. Je roulai à côté de lui alors qu'il émettait des gargouillis incompréhensibles. Je fermai les yeux, la tête sur le ciment frais.

Une des personnes venues assister à notre échange se décida finalement à appeler un médecin. Je ne bougeais pas. Je savais que cela me coûterait beaucoup mais je n'arrivais pas à penser correctement.

À vrai dire, la seule chose qui envahissait ma tête à ce moment-là était : comment va-t-elle réagir ?



09/08/2014
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