Lovely Ugly

Lovely Ugly

Chapitre 13 : Who's that chick

Chapitre 13 : Who's that chick

 

 

Kay

 

  • Bon sang, Elexa, il y a vraiment des fois où je te hais, marmonnai-je pour moi-même.

Le temps que j'aille chercher quelques affaires à l'appartement, une fine couche de neige avait commencé à se déposer sur la chaussée. Rien de bien méchant, juste de quoi faire glisser les piétons imprudents. Je m'étais dépêché de rentrer chez Elexa et avais trouvé la porte fermée.

Merde.

J'essayai plusieurs fois de l'appeler mais elle ne décrocha pas. Sans-cœur. Je restai donc là, assis sur la première marche de l'escalier, sous la neige, dans le froid, seul. Je retentais plusieurs fois ma chance auprès d'Elexa, laissant parfois un message sur sa boîte vocale, et me maudissant d'avoir oublié mes clés à l'intérieur.

 

 

***

 

Était-il physiquement possible de se transformer en glaçon ? Franchement, après vingt minutes passées dehors en petite veste, j'en étais presque sûr.

Elle ne devrait plus tarder maintenant...

Elle n'était jamais sortie de la maison hormis pour aller en cours. Fait exprès, je n'avais pas pris mes clés juste le jour où madame c'était décidée ! Où était-elle passée, bon sang ? Je regardais l'heure sur mon téléphone quand le numéro d'Elexa s'afficha. Je décrochai avec la ferme intention de lui faire sa fête quand un homme me coupa dans mon élan.

  • Elexa est devant le parc de la Turlure, dépêchez-vous de venir la chercher.

La voix était faible, comme si l'homme avait couru. Et il connaissait Elexa.

  • Qui êtes-vous ? Où est Elexa ?

Une légère panique s'était emparé de moi. C'était qui ce type ? Si il était arrivé quelque chose à Elexa, sa tante ferait de ma vie un enfer.

  • Je vous l'ai déjà dit. Dépêchez-vous de venir.

  • Qui êtes-vous ? Répétai-je tandis que je dévalai les marches du perron.

  • Cela n'a pas d'importance.

 

***

 

L'homme avait immédiatement raccroché après sa phrase énigmatique et je m'étais précipité au lieu indiqué. Arrivé sur place, je la trouvai allongée sur un banc devant l'espace vert. Je m'approchai en trottinant et l'appelai, mais elle n'eut aucune réaction. Je m'agenouillai devant elle et constatai finalement qu'elle était inconsciente. Génial, de mieux en mieux.

  • Dans quoi tu t'es encore fourrée... soupirai-je en la soulevant.

La voyant frissonner, je l'enveloppai dans ma veste et pris la direction de la maison. Bien qu'Elexa soit un poids plume, j'étais bien content que son immense demeure ne soit située qu'à quelques mètres du parc. J'étais à présent en tee-shirt et jean, les chaussures trempées et avec la neige qui continuait à tomber j'étais certain de choper une bonne grippe. Je ne prévoyais pas vraiment de mourir d'hypothermie ce soir. Je la serrai contre moi et hâtai le pas. Le soulagement quand je l'avais vu là-bas m'avait enlevé un poids sur le cœur. Il ne manquait plus que sa tante me fasse un procès !

Nous rapprochant de la villa, je cherchai les clés dans le sac d'Elexa et ouvris ainsi la porte haïe quelques minutes plus tôt. Je montai directement à l'étage, entrai dans la chambre d'Elexa et la déposai sur son lit. Je m'assis à côté d'elle et lui retirai ses chaussures. Après l'avoir glissé sous la couverture, j'écartai ses cheveux de son visage où quelques flocons demeuraient. En la voyant comme ça, paisible, je remarquai qu'elle n'avait pas que le corps de sublime. Ses cheveux dorés et ses traits délicats étaient renversants. Ses lèvres étaient justes assez pulpeuses pour donner envie d'y croquer dedans. Mais le plus impressionnant restaient ces yeux. C'était la première chose que j'avais vu chez elle. Ils étaient tout simplement uniques. Pas un simple bleu, des reflets violets se distinguaient bel et bien dans ces grands yeux candides. Même à ce moment-là, où ses paupières les cachaient à la vue du monde, leur souvenir me bouleversait. J'étais complètement happé par ces yeux.

Reprenant mes esprits, j'embrassai du regard la pièce dans laquelle je me trouvais. Les murs crème étaient quasiment nus, aucun signe de poster de ces jeunes starlettes ou de boys band adulés des jeunes en trop plein d'hormones. Ouf, je pouvais respirer. Seul deux ou trois photos de danseuses étaient encadrées. En me rapprochant un peu, je remarquai qu'il s'agissait d'Elexa. Alors c'était vrai, elle avait fait de la danse. Et à haut niveau si j'en croyais les diplômes fixés au-dessus de son bureau. Ce dernier était recouvert de tonnes de cours, de maths pour la plupart. Soudain, mon regard fut attiré vers une petite photo cachée derrière son ordinateur. Je la décrochai du mur pour l'examiner plus attentivement. Je reconnus immédiatement Elexa, bien que je n'avais jamais vu une telle expression sur son visage. Elle rayonnait. Littéralement. La joie qu'elle manifestait donnait envie à n'importe qui de la rendre heureuse pour qu'elle continue à sourire comme ça. En aucun cas on n'aurait voulu la voir triste. L'imaginer ainsi aurait rendu le monde plus sombre. Pourtant quelqu'un l'avait fait souffrir. Et cette personne se trouvait sous mes yeux. Un garçon qui devait avoir environ le même âge qu'elle la tenait dans ses bras et l'embrassait dans le cou. Sur le cliché, ils avaient tout du parfait petit couple. Et pourtant, ils avaient rompu. Pourquoi ? Linaëlle n'avait pu me le dire. Même elle n'avait pas réussi à soutirer cette information à sa nièce. J'observai toujours l'image quand une voix irritée rompit le silence.

  • De quel droit fouilles-tu dans les affaires des autres ?

Je me retournai face à Elexa qui s'était assise, la tête entre les mains. Je me rapprochai d'elle, toujours en possession de la photo.

  • Tu devrais peut-être rester allongée. J'allais appelé un médecin pour voir si tu n'as rien.

Elle releva les yeux pour me fusiller du regard et chipa l'image que je tenais.

  • C'est bon, je n'ai rien eu. Tu peux y aller.

  • Ouais, c'est souvent ce que dit le héros juste avant de mourir.

  • Sérieusement Kay, je vais bien. Laisse-moi.

  • J'appelle le médecin.

Je sortis mon portable de ma poche et tapai le numéro des Médecins Parisiens. Elexa tenta de se lever pour m'en empêcher et chancela sous l'effort. Je la rattrapai in extremis et la rallongeai sur son lit.

  • Arrête un peu de faire la courageuse, lui dis-je alors que je patientais au bout du fil.

  • Tu n'as pas à t'occuper de moi. Je m'en suis toujours sortie très bien toute seule.

  • Je vois ça. Je pars cinq minutes et un homme étrange me téléphone pour me dire que je dois venir te chercher sur un banc sous la neige. Et cerise sur le gâteau, quand je te trouve, tu es inconsciente. Il est parfaitement clair que tu as besoin de quelqu'un pour s'occuper de toi.

  • Je...

  • Que puis-je pour vous ? Fit une voix au téléphone, interrompant ma discussion avec cette fille entêtée.

  • Mon amie a reçu un choc et est tombée dans les vapes. Elle est revenue à elle depuis quelques minutes mais je préférerais qu'on vienne vérifier que tout est bon.

  • Votre adresse, s'il vous plaît ?

  • Quatorze, rue François Miron, dix-huitième arrondissement.

  • Très bien, je vous envoie un médecin. Souhaitez-vous rester en ligne en attendant son arrivée ?

  • Non, ça ira. Merci.

Je raccrochai et pivotai vers Elexa qui me tournai le dos.

  • Tu n'avais pas besoin de faire ça, râla-t-elle.

  • Au moins, j'ai la conscience tranquille.

Elle ne répondit pas, préférant bouder.

  • Passons aux choses sérieuses. Parle-moi du gars que tu aimerais oublier.



09/05/2014
4 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 23 autres membres