Lovely Ugly

Lovely Ugly

Chapitre 17 : Stay

Hey !!! Je suis de retour !!! ^^

Je fais dans le rapide, je voulais juste vous remerciez encore pour tous ces beaux commentaires ! J'ai répondu un peu vite aujourd'hui parce que je ne voulais pas faire trainer (et que je suis vraiment à la bourre pour TOUT) mais sachez que tous vos messages me vont droit au cœur, qu'ils soient long ou court, postés dans la minute ou dix ans après ! Vous êtes géniaux, c'est grâce à vous que je continue cette histoire ! Je sais, ça fait cliché mais c'est vraiment le cas ! ;)

Donc merci encore ♥♥♥

Bonne lecture mes petits chouchous !!!!

[Je voulais faire court, c'est raté...]

 

Chapitre 17 : Stay

 

 

Elexa

 

Je savais que si je me présentais à cette heure-ci au cours de latin, monsieur Lucet allait me passer un sacré savon. Il ne tolérait pas les retards, ce que je pouvais comprendre, cela ne m'arrivait jamais. Du moins, jusqu'à ce qu'on mette mon cœur en miette et qu'on me laisse faire le ménage dans ma vie. Je me secouai, repoussant ces souvenirs dans un tiroir de mon cerveau qui n'était pas censé s'ouvrir et pris la direction inverse à celle du lycée. Je préférais largement patienter encore vingt minutes de plus, le temps que le cours soit fini.

La route parallèle était une vraie mine d'or. Avec ses boutiques hors de prix, ses coiffeurs célèbres et esthéticiens aux sourires avenants, c'était le paradis de la gente féminine. Et mon enfer à moi. Je la dépassai d'un pas pressé, priant pour qu'on ne me reconnaisse pas. Même si je ne fréquentais pas ce quartier -je faisais mon possible en tout cas- j'étais la nièce de Linaëlle Dularo. Ce qui me valait une attention toute particulière aux yeux des commerçants.

Je tournai au coin de la rue et me précipitai dans mon petit lieu fétiche. Un minuscule espace vert, calme, peu fréquenté et à l'abri des regards. Je me posai sur un banc et pris enfin le temps de souffler.

De jeunes femmes chargées comme des mules de sacs et paquets en tout genre passèrent devant l'impasse sans même y jeter un œil. Je les entendis parler de ce petit vendeur très mignon et du "magnifique cardigan qui te va merveilleusement bien Catherine" avant que leur voix ne s'évanouissent. Je souris. J'aurais cru entendre Lina. Voilà un point où nous étions diamétralement opposées. Je ne faisais les magasins qu'en cas d'extrême nécessité, je reportais sans arrêt mon rendez-vous chez le coiffeur et fuyais comme la peste toute personne tenant un pinceau à maquillage dans les mains. Ce n'était pas faute d'essayer, Lina espérait chaque jour me voir transformée en une petite chose toute féminine. Mais mes chaussures étaient toutes plates et confortables, ma tenue préférée était un jogging usé indissociable de son ami le pull tâché et le seul parfum que j'eusse jamais porté était celui de mon shampoing.

La seule personne pour laquelle j'avais fait des efforts n'en avait pas valu la peine. Je refusais catégoriquement de me faire avoir une nouvelle fois. 

 

 

***

 

 

  • Excuse-moi, tu es bien Elexa Rack ?

Je relevai les yeux de mes gribouillages et croisai le regard doux d'une asiatique au grand sourire. Ces cheveux ébènes étaient tout aussi foncés que ces yeux, deux puits noirs sans fond cachés derrière des lunettes. Elle ne me disait rien du tout.

  • Oui, oui, c'est moi.

Je n'avais pas l'habitude qu'on m'adresse la parole. Les gens du lycée avaient plutôt tendance à m'éviter à vrai dire. Si cette fille tenait un tant soit peu à sa réputation, elle ferait mieux de ne pas être vu avec moi.

  • Ouf ! Je n'étais pas sûre de savoir qui tu étais ! Tu es assez discrète il faut dire.

Je faillis lui rétorquer qu'elle devait l'être tout autant puisque je ne me souvenais jamais l'avoir vu de ma vie. Mais je me retins.

  • Tiens, fit-elle en me tendant une pochette plastique, j'ai récupéré tes cours.

Je m'apprêtais à répliquer quand elle reprit.

  • Oh, je suis désolée. J'arrive et je te tends ça comme si tu étais au courant ! Que tu es bête, Mei, se sermonna-t-elle en se tapant le front. On recommence tout d'accord ? Pouf, tout est effacé !

Elle mima une cassette que l'on rembobine et me tendit la main.

  • Hey, je suis Mei. Quand la secrétaire m'a demandé de passer, je me suis dit "Oh non, Mei, qu'as-tu encore fait ?". Heureusement, elle souhaitait juste me dire qu'elle m'avait trouvé un binôme pour les cours ! Me voici donc, partant à la recherche d'une fille que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam ! Je savais seulement qu'elle était dans ma classe, et comme je ne sais pas encore qui est qui, j'ai eu un peu de mal à te trouver. Et puis j'ai tenté ma chance avec toi et il se trouve que tu es toi ! Pfiou, quelle journée...

Mes yeux n'auraient pas être plus écarquillés. Cette fille avait réussi à parler deux bonnes minutes sur un sujet on ne peut plus simple. J'en étais tout simplement incapable de répondre.

  • Oh, je suis désolée, j'ai tendance à monopoliser la conversation, lâcha-t-elle en grimaçant. "Tu parles pour rien dire, Mei..." me dit souvent mon père. Mais je ne le fais vraiment pas exprès je m'en rends pas compte et...

  • Pour résumer, la coupai-je, on est binôme ?

  • C'est ça ! s'exclama-t-elle sans prendre en considération mon ton froid.

Son énergie était débordante, elle semblait enfler en elle pour s'échapper sous la forme d'un flot de parole incroyable que même Linaëlle aurait du mal à battre. Je posai les doigts sur mes tempes et leur administrai un massage circulaire pour tenter d'atténuer la migraine que je sentais poindre. À côté de moi, Mei ne bougeait pas, semblant attendre une quelconque manifestation d'amabilité ou autre. Je ne voulais pas la blesser, mais comment faire comprendre à cette fille que je ne souhaitais pas faire copine-copine avec elle ? Elle avait l'air sympa, peut-être trop d'ailleurs, mais il était hors de question d'avoir une amie. Un peu trop violemment, je fourrai mes papiers et les quelques stylos qui traînaient sur le bureau dans mon sac et récupérai la pochette qu'elle avait déposée sur la table à côté d'elle. Il fallait que je sorte d'ici.

  • Merci beaucoup, Mei. Je... Je dois y aller. À une prochaine fois peut-être.

Je ne pouvais pas me résoudre à lui dire que dès le lendemain je me rendrais au bureau de l'administration pour exiger qu'on lui trouve un autre binôme. Elle serait peut-être déçue sur le coup mais me remercierait quand elle se rendrait compte que je n'étais pas fréquentable. Mais pour l'instant, la seule chose que je devais faire, c'était fuir. Fuir cette fille et sa bonne humeur. Fuir ce lycée et son agitation constante. Fuir mon ancienne moi qui aurait été bien trop heureuse de me réjouir avec une amie.

J'arrivai sur le parking en un temps record. Je me pris la tête entre les mains et inspirai un bon coup de cet air frais qui m'avait tant manqué. Lentement, mon cœur reprit une allure normale et la crise de panique qui avait failli me foudroyer sembla s'en aller.

  • Elexa, attends !

Oh non... Je n'eus pas le temps de prendre à nouveau mes jambes à mon cou qu'une petite main se posait sur mon épaule.

  • Je suis désolée, j'ai dû te faire peur avec mon énergie débordante. Je ne suis pas comme ça, d'habitude. Enfin si mais moins ! Je suis un peu anxieuse en fait... Tu es la première personne à qui je parle vraiment depuis mon arrivée ici. Du moins, j'ai parlé à d'autres filles mais pas comme à toi. Tu vois ?

Non. Non je ne voyais pas et je ne voulais pas voir. Elle était bien trop malléable, bien trop gentille. J'allais la briser. Nous ne pouvions pas rester ensemble. J'étais mauvaise. Une fois encore, elle me devança quand j'allais lui expliquer pourquoi nous ne pouvions être amie.

  • Tu es très intrigante tu sais ? Tu m'as tout de suite fait pensé à la fille intouchable avec qui tout le monde rêve d'être proche mais qui repousse quiconque l'approche. Quand on m'a dit qu'Elexa serait mon binôme, j'ai secrètement espéré que ce soit toi, tout en le craignant. Tu étais là, distante et si froide. J'ai eu peur que tu me dédaignes. C'est pourquoi tu es la dernière que je suis allée voir. Tu es le parfait opposé de ce que j'avais pensé. Tu n'es pas du tout hautaine. Plutôt réservée je dirais. Je suis désolée si je t'ai dérangée aujourd'hui...

J'essayai d'éviter son regard. Bon sang, mais quelle image avait-elle de moi ? Elle croyait me connaître après quelques paroles échangées ? Je ne savais pas quoi faire. Je ne savais plus quoi faire. Déjà la panique me submergeait, engloutissant mon espoir de paraître plus forte que je ne l'étais. On ne devait pas m'approcher, on ne devait...

  • Je suis désolée si je t'embête encore mais il faut que je te le dise. Il y a un mec hyper canon qui ne te lâche pas du regard depuis au moins cinq minutes.

  • Ce n'est sûrement pas moi qu'il regarde, rétorquai-je.

  • Oh si, certifia-t-elle. Et on dirait bien qu'il vient vers nous.

Je me retournai et vis mon pire cauchemar arrivé droit sur moi. Cette journée était-elle la pire de ma vie ? Tu sais bien que non. Elle s'en rapprochait en tout cas.

J'aurais dû remarquer la foule de demoiselles en chaleur agglutinées autour de lui et qui le suivaient du regard la bave aux lèvres. Au lieu de ça, j'avais pris mon temps pour bavarder avec une gentille fille un peu trop collante. Il m'était désormais impossible de fuir. Note pour plus tard : ne plus jamais chercher à épargner les gens. Ça vous retombe forcément dessus.

  • Salut beauté, je t'ai manqué.

Plus d'une vingtaine de regard meurtrier se tournèrent dans ma direction, associée à une expression de total incompréhension venant de Mei. Ses yeux écarquillés faisaient la navette entre moi et Kay et le choc de la révélation lui avait carrément cloué le bec. Rien que ça.

J'aurais bien fait duré la chose pour profiter d'une minute de paix mais l'idée de ce qui pouvait en découler m'en dissuada instantanément.

  • À quoi tu joues, Kay ?

  • Je viens chercher ma copine adorée après une journée passée sans elle. Quoi de mal à ça ? S'enquit-il en m'attrapant par la taille.

  • J'aurais dû te laisser t'ébouillanter, marmonnai-je tout en me dégageant.

Bien sûr, Kay éclata de rire.

  • Ça va, souris-t-il les yeux pétillants encore de son hilarité. Je voulais juste voir ta réaction !

  • Tu veux la sentir ma réaction ? Parce que ma main me démange là.

  • Tu n'oserais pas abîmer un si joli visage.

Refusant d'entrer dans son jeu, je remerciais à nouveau une Mei encore choquée pour mes devoirs et me dirigeai vers la bouche de métro la plus proche. Du moins, c'est ce que je projetais de faire.

Comme à son habitude de macho dominateur, Kay me prit le bras et m'attira vers lui comme si je ne pesais pas plus lourd qu'un sac de plume.

  • Tu t'es faite une amie ? Me demanda-t-il, visiblement intéressé.

Il était brusquement devenu sérieux et son regard fouillait le mien en quête d'une réponse.

  • De un, ça ne te regarde absolument pas. De deux, je te jure Kay, que si tu poses une seule de tes sales pattes sur elle, je t'arrache les bijoux de famille et te les enfonce dans la gorge jusqu'à ce que tu t'étouffes, dis-je le plus sérieusement du monde.

J'avais déjà remarqué que Mei était une fille fragile, sensible et un peu naïve. Une fille bien. Et même si nous ne pouvions être amies, je ne pouvais pas la laisser entre les mains d'un gars comme Kay. Il la briserait. Je retins brusquement mon souffle quand je remarquais que j'avais utilisé exactement le même terme en parlant de moi. Je ne valais pas mieux que lui. L'éclat de rire de Kay me tira de mes pensées.

  • Doucement, je ne saute pas sur tout ce qui bouge tu sais !

  • Ah bon ? M'étonnai-je.

Il rit de plus belle et me gratifia d'un clin d’œil.

  • Un point pour toi, beauté.

  • Et je t'interdis catégoriquement de m'appeler beauté.

  • Pourquoi ça ? s'enquit-il, joueur.

  • Parce que ça m'énerve.

  • Raison de plus pour continuer, beauté !

Mei choisit ce moment pour revenir doucement d'entres les morts.

  • Euh... Mais vous êtes ensemble ?

  • Non ! M'exclamai-je.

  • Presque, répliqua-t-il en même temps que moi.

Je le frappai à l'épaule et il rit encore une fois.

  • Je ramène aussi la chinoise ?

  • Comment ça, aussi ? Lui demandai-je. Je rentre en métro. Et elle s'appelle Mei.

  • En fait, intervint Mei, je pensais qu'on pouvait travailler ensemble. On m'a dit que tu avais beaucoup manqué au début de l'année et comme je n'étais pas là non plus...

  • Excellente idée ! s'exclama Kay. Allez, tous en voiture !

  • Je n'ai pas encore... Kay qu'est-ce que tu fais ? Repose-moi immédiatement !

Cet imbécile m'avait soulevée et jetée sur son épaule comme on porte un sac de pomme de terre. Je me débattais tandis que celui-ci sortait les clés de sa poche. Je me tortillais dans tous les sens et mes mouvements brusques combinés à mon poids le firent chanceler.

  • Si on tombe, Elexa, ce sera ta faute.

  • Si tu dois mourir, Kay, je serais plus qu'heureuse que ce soit ma faute.

Ses magnifiques lèvres n'eurent même pas le temps de frémir que je lui envoyai un coup de pieds dans le ventre. Il cria et ses jambes cédèrent, nous faisant tous les deux chuter vers un sol bien trop dur, tête la première pour moi. Heureusement, Kay eut la bonne idée de me tirer contre lui avant que je me fasse une commotion cérébrale. Le feu de l'action étant passé, je me rendis compte que j'étais allongée sur lui, nos visages à une distance un peu trop faible à mon goût. Avec le peu d'énergie qu'il me restait, je tentai de me relever tant bien que mal mais il fut plus rapide que moi. D'un geste précis, il nous fit basculer et je me retrouvai sous lui, coincée entre ses bras.

  • La chinoise, prends les clés. On te rejoint dans cinq minutes. C'est une porsche, j'imagine que tu n'auras pas trop de mal à la trouver.

Cette dernière, qui n'avait pas ouvert la bouche depuis qu'elle avait vu Kay, s'exécuta sans demander son reste.

Je savais que ce n'était pas le moment d'être curieuse. Surtout dans cette situation. Surtout avec lui. Satané défaut !

  • Tu as une Porshe ?

  • Hum... Presque.

  • Ça veut dire quoi, presque ?

  • Tout ce qui est à moi est à toi, non ?

  • Quoi ? M'exclamai-je. Tu parles de ma porshe ?

Techniquement, ce n'était pas la mienne, mais celle de Lina. Je n'étais même pas tout à fait en l'âge de conduire. Mais ce n'était pas le sujet.

  • Tu crois peut-être que tu peux prendre les affaires des autres et faire ce qui te chante avec ?

  • Ce n'est pas le cas ?

Je grognai et laissai tomber. De toute façon, il trouverait toujours quelque chose à répliquer. J'attendais que ce gros idiot s'impatiente et me laisse partir. Je plantai mes yeux dans les siens et le défiai mentalement de le soutenir. Mon cerveau avait dû avoir une défaillance qui m'avait fait oublier à qui j'avais affaire. Néanmoins je n'abandonnai pas. Comme lors de notre rencontre, aucun ne voulait lâcher le premier. Une, deux peut-être trois minutes se passèrent ainsi, jusqu'à ce Kay se rapproche davantage et murmure en fixant mes lèvres.

  • Alors, tu montes dans cette voiture ou on continue comme ça et je t'embrasse.

Je ne réagis pas à sa provocation et ne bougeai pas d'un poil. Sa bouche vint effleurer ma pommette et s'approcha dangereusement près de ce qu'il m'avait promis de faire.

  • Je te laisse dix secondes pour choisir.

Mon cœur s'emballa mais je ne faillis pas.

  • Neuf.

Il releva un sourcil, me signifiant au passage qu'il était surpris que j'ai tenu déjà si longtemps. Il était peut-être du genre compétiteur mais je l'étais tout autant que lui.

  • Huit.

Son regard se faisait plus pénétrant, transperçant ma peau tel une myriade d'aiguille.

  • Cinq.

  • Hé ! Tu as sauté trois secondes ! Criai-je.

  • Ce n'est pas toi qui fait les règles, beauté. Quatre.

Ses yeux descendirent sur mon décolleté et semblèrent me déshabiller. Je ne m'étais jamais senti aussi exposé. Faux, souviens-toi de ce matin. Ce souvenir me fit l'effet d'une claque. Il a déjà tout vu, alors... Cette constatation ne me rassura pas, au contraire.

  • Trois. Tu joues avec le feu là.

Cette fois, ses lèvres furent si proches que nos souffles se mélèrent, me laissant apprécier son haleine mentholé. Mais où est passée ta fierté Elexa ? Youhou, fierté ? Pourquoi n'es-tu jamais là quand il le faut ? La sensation de la bouche de Kay au coin de mes lèvres me ramena brusquement dans le monde réel.

  • Deux, susurra-t-il.

Je le repoussai violemment et me précipitai sans attendre jusque dans la voiture.

La dernière chose que j'entendis avant de claquer la portière fut son rire moqueur.

Je te hais, Kay Serrano.

 

 

***

 

 

  • Il t'a embrassée ?

Pour une première fois, Mei semblait très à l'aise dans ma chambre. Elle naviguait entre mon étagère bourrée de babioles sans valeur aucune, mon bureau recouvert de papier en tout genre et mon lit où j'étais moi-même assise. Nous avions travaillé pendant deux heures, moi tâchant d'être le plus détachée possible ce qu'elle avait respecté jusque-là. Surprise, je mis quelques minutes à lui répondre.

  • On est pas ensemble, Mei. Vraiment.

  • Ok, je demandais juste comme ça.

Un silence pesa entre nous tandis qu'elle faisait tourner une pierre volcanique entre ses mains. Elle la reposa sur l'étagère et me sourit faiblement. Depuis mon retour dans la voiture, elle semblait vouloir me dire quelque chose.

  • Écoute, Kay est un idiot. Et je ne dis pas ça pour le garder pour moi ou quoi que ce soit. C'est vraiment un crétin fini. Il te ferait du mal.

Mei me regarda d'un air intrigué et finit par éclater de rire.

  • Mon dieu, tu as vraiment cru que j'étais jalouse ?

Elle continua à rire pendant plusieurs minutes, sans que je comprenne réellement pourquoi. Une fois calmée, elle me jeta un regard et réprima un nouveau gloussement avant de redevenir sérieuse.

  • Elexa, je vais être franche. Si tu veux que je m'en aille, je le ferai.

Je soupirai bruyamment. Devait-elle partir ? Oui. Avais-je envie qu'elle parte ? Non.

Aussi fou que cela puisse paraître, la présence de Mei donnait une bouffée d'air frais à mon après-midi. Elle était brillante -ses notes étaient excellentes et il était claire qu'elle n'avait pas besoin de moi pour rattraper les cours du début d'année- drôle et toujours positive. Même si j'avais tout fait pour l'ignorer, sa joie de vivre m'avait affectée et je me sentais bien. Ce qui ne m'arrivait jamais en présence d'autres lycéens.

  • Je... Euh... bafouillai-je.

Je ne savais pas. C'était ce que j'avais envie de dire. Mais je ne pouvais pas la laisser avec une réponse pareille. Pas après toute la bonne volonté qu'elle avait fournie pour que l'on se connaisse mieux. Je n'avais strictement aucune idée de comment me tirer de là. Elle ne pouvait pas rester avec moi. Mais elle le devait. Elexa, tu n'es qu'une égoïste. La vérité c'est que j'aurais aimé profiter un peu plus de sa personne mais sans l'implication qui allait avec. Je ne voulais pas qu'on soit amie. Je ne voulais pas qu'elle me quitte quand je me serais attachée à elle. Son regard triste eut raison de moi.

  • Reste.

 



02/06/2014
24 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 23 autres membres