Lovely Ugly

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Chapitre 2 : Timebomb

Bonjour bonjour !!!! Je suis là avec le chapitre 2 ! :D

J'espère qu'il vous plaira même si, de mon côté, il n'est pas mon préféré... En effet, c'est un chapitre avec peu d'action, juste de quoi mettre l'histoire en route ! Je vous promets que le suivant sera beaucoup plus... Original va-t-on dire !! ;)

Sur ce, je laisse mon sort entre vos mains !!! ^^

Bonne lecture !

 

 

Chapitre 2 : Timebomb


 

Kay

 

L'alarme de mon portable sonna pour la cinquième fois. Je relevai difficilement la tête dans le seul but d'appuyer à nouveau sur Snooze, la touche si tentante ''répéter dans cinq minutes''. Tâtonnant à l'aveuglette, j'attrapai l'appareil électronique et entrepris de faire cesser le bruit strident. Finalement, je me résignai à ouvrir les yeux et pris conscience de l'heure. Neuf heure moins dix. Et merde.

Je sautai hors du lit, me prenant les pieds dans la descente du drap. S'ensuivit une course contre la montre durant laquelle je réussis à me dégotter un tee-shirt potable et un jean, sans trébucher dans le bazar que constituait mon appartement de seize mètres carrés.

Je m'apprêtais à sortir quand une voix provenant de la chambre m'interpella.

  • Tu pars ? minauda une jeune femme enveloppée dans la chemise que je portais hier.

Je l'avais complètement oubliée celle-ci... Mélina ou Adèle ?

  • Ouais, je suis vraiment en retard là. À une prochaine fois peut-être...Jennifer...

  • C'est Lidy, me corrigea-t-elle nullement vexée.

  • Lidy, répétai-je, n'oublie pas de fermer la porte, s'il te plaît. Laisse les clés dans la boîte aux lettres.

Je sortis sans attendre sa réponse et dévalai les escaliers des six étages de l'immeuble. Vu de l'extérieur, le bâtiment paraissait abandonné tant il était délabré. Le toit menaçait de s'écrouler à tout moment et la façade n'était plus très fraîche. Néanmoins, il était le seul logement que je pouvais me permettre de m'offrir dans cette ville qu'était Paris.

Je regardai mon reflet dans la vitre du métro. Les agences de mannequinat s'accordait à dire que je dégageais un certain charisme. J'avais fini par les croire. Les femmes me suivaient du regard dans la rue et affluaient autour de moi dans les boîtes de nuit. Même à ce moment-là, je faisais comme si je ne remarquais pas les œillades insistantes de ma voisine de siège. Profitant de ces quelques minutes de répit, j'essayai de dompter mes cheveux en bataille mais l'arrêt arriva plus vite que prévu. Tant pis, ils resteraient comme ils étaient. Au fond, ça me donnait un petit côté ''bad boy'' que les filles adoraient.

Le lieu où se déroulait le casting était en fait une simple salle de fête. ERZ explosait sur le marché du cosmétique ; sa créatrice avait innové et donné une image de vente flatteuse, conférant immédiatement une certaine popularité à la marque. Il était assez rare que ces grandes maisons recrutent leur nouvelle égérie parmi les mannequins débutants, leur préférant des personnalités connues. Un nombre incalculable de modèles étaient donc venus ce matin mais cela ne me faisait pas peur. Je ne comptais pas sur une bonne étoile ou autres. Ce qui faisait la différence, c'était nous, notre corps, notre prestance, pas un de ces ridicules porte-bonheur. J'étais évidemment le meilleur.

En entrant dans l'agence, je constatai qu'il ne restait plus qu'une poignée de candidats qui patientaient sur les élégants fauteuils mis à disposition.

  • Puis-je savoir qui vous êtes, jeune homme ?

Une vieille dame à l'air aigri me détaillait minutieusement comme elle l'aurait fait d'un insecte tombé dans son plat de pâtes. Malheureusement, elle ne paraissait pas d'humeur tolérante. Je plaquai mon sourire le plus séducteur sur mes lèvres et demandai :

  • Bonjour, je suis Kay Serrano, me présentai-je en tendant la main. Je viens pour l'entretien de ERZ, est-ce bien ici ?

Je connaissais déjà la réponse bien sûr, mais cette technique faisait partie de celles que j'utilisais couramment pour faire craquer les agents de sécurité. Insensible à mon charme, la mégère pinça les lèvres d'agacement, se demandant sûrement que faire de mon cas.

  • Quel dommage, vous êtes au bon endroit mais nous demandions aux mannequins de se présenter à huit heure trente tapante. Or il est neuf heure et quart passé.

Aïe, ça s'annonçait mal. Réfléchis Kay, réfléchis... Le salaire que proposait la marque était conséquent et m'aurait certainement permis de mettre assez d'argent de côté pour reprendre mes études d'ici deux ou trois ans.

  • Madame, ce job est très important pour moi. Cela va changer ma vie. Vous savez, ce n'est pas toujours facile de vivre dans une ville comme Paris, surtout pour les jeunes. Si vous pouviez faire une petite exception...

J'exagérais à peine ma situation pour susciter un sentiment humain chez cette femme au visage dur.

  • Mon garçon, quand vous aurez vraiment du mal à survivre, vous arriverez à l'heure, répliqua-t-elle sèchement.

Au moment même où je me disais que retourner chez mes parents au Travet n'était pas une si mauvaise idée, une femme blonde me tomba dessus. Littéralement parlant.

  • Excusez-moi, j'ai tendance à ne pas bien tenir sur mes jambes.

Lorsqu'elle se releva, perchée sur des talons vertigineux, elle tira sur sa jupe et me regarda. Je crus voir sa mâchoire se détacher du reste de son corps. Et si le doute était encore permis, ses yeux écarquillés me certifièrent que je l'avais surprise.

  • Madame Dularo, ce garnement est arrivé avec quarante-cinq minutes de retard et souhaite maintenant postuler !

Sans dire un mot, la femme continua à m'observer. Excentrique, elle inspirait tout de même le respect. Son visage me disait vaguement quelque-chose... Une minute ? Dularo ?! Bon sang, je me trouvais en présence d'une des fortunes du pays, la directrice et créatrice de ERZ ! Je compris alors les journalistes qui parlaient d'elle comme d'une beauté fatale. Même âgée de quarante-huit ans, cette femme ne portait aucune marque du temps et avait le dynamisme d'une adolescente. Je lui donnais à peine trente ans.

  • Je crois avoir entendu que vous êtes Kay Serrano.

Son intonation n'avait rien d'une question mais j’acquiesçai tout de même. Son regard se promena de nouveau de la racine de mes cheveux au bout de mes orteils puis s'attarda sur mes yeux. Un sourire éclaira davantage encore son visage.

  • Très bien, nous vous attendions. Suivez-moi.

Je m'exécutai alors sous le regard abasourdi de la sécurité.

 

***

 

  • Linaëlle, je te croyais partie ! tonna une voix forte.

  • Je nous ramène un beau spécimen.

Madame Dularo me présenta à un grand homme qui se crispa à mon évocation et à une jeune demoiselle nommée Justine.

Après quelques minutes de discussion et la lecture de mon dossier, l'homme déclara :

  • Il semblerait que vous soyez un très bon mannequin avec un physique avantageux. Seulement, nous ne tolérons aucun retard. Ce point n'est pas discutable, la ponctualité n'est pas une option dans cette discipline. Je suis désolé mais nous ne pouvons pas prendre le risque de devoir vous attendre à nouveau.

Son ton était sans appel, mon sort était décidé. Pourtant, la directrice n'avait pas dit son dernier mot.

  • Monsieur Edingbourg, je vous trouve vraiment dur, s'enquit-elle. Ce garçon a toutes les qualités physiques que nous recherchons et je sens en lui une force...

  • Je n'en doute pas, la coupa-t-il, mais j'ai pris une décision et je ne la regretterai pas.

  • De mon côté, je la déplore déjà. Ne sentez-vous pas le charisme qui émane de lui ?

  • Linaëlle, vous êtes une très bonne amie mais, entre nous, je pense que peu de photographes supporteraient votre caractère.

Cela cloua le bec à mon adoratrice.

  • Dois-je en conclure que vous ne voulez pas de moi ?

Un silence pesant accueillit ma question, y répondant amplement. Il ne me restait qu'à partir. Ne cherchant même pas à cacher ma frustration, je ne retins pas la porte en sortant. Quelques secondes après ma sortie fracassante, cette dernière se rouvrit, laissant échapper des râlements et claquements de talons. Une main jaillit et m'agrippa l'épaule. Madame Dularo.

  • J'ai un truc complètement dingue à te proposer.



23/03/2014
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